Nouvelle chronique KTO radio catholique
Les climatosceptiques,
A l’occasion de l’accession de Donald Trump à la présidence des Etats Unis d’Amérique, je trouve intéressant de réfléchir à un phénomène en vogue : le climatoscepticisme dont notre homme est reconnu pour en être un des représentants les plus significatifs. Pour les catholiques, même si la croyance climatosceptique n’est pas susceptible de condamnation d’hérésie, nous sommes malgré tout vertement sommés par le pape François dans l’exhortation apostolique Laudate Deum, d’adhérer aux résultats du Groupe Intergouvernemental d’Expert pour l’Etude du Climat, le GIEC, et ne pas faire obstruction à l’effort commun et international contre le changement climatique et ses effets. Le point de discorde entre pro et contra n’est pas le changement climatique en soi, mais ses causes. L’être humain, par son activité de production de gaz à effet de serre, contribue-t-il de manière significative au dérèglement climatique, ou non ? Le compromis scientifique majoritaire affirme que oui. La dissidence affirme que non, également pour des raisons scientifiques qui viennent contredire le consensus précédent. Le problème est multiple. J’en retiens deux dimensions pour rester bref. Le premier est épistémologique. Un compromis scientifique n’est pas la garantie de la vérité, ce que soulèvent les opposants du GIEC. Or la climatologie est une science qui, même si elle se consolide sans cesse, est encore récente, en train de se faire. Alors faudrait-il, par prudence, attendre encore plusieurs décennies avant d’agir en fonction de modèles climatiques terrestres vraiment éprouvés, alors que le présent modèle a tous ses indicateurs dans le rouge à des échéances plutôt courtes ? Il y a un moment où il faut prendre une décision et agir. Et justement, deuxième point : Que le GIEC ait tort ou raison son rôle est de servir de conseil au décisionnaire politiques de la communauté internationale qui a institutionnellement décidé de faire confiance au compromis scientifique du GIEC, et appelle également à la confiance de l’opinion publique. Oui mais si le GIEC a tort et que l’on se trompe de piste alors cela veut dire que l’on aura gaspillé de l’argent public pour une cause erronée alors qu’il y a tant d’autres souffrances à soulager. Ce serait injuste ! Je pense que ces investissements auront surtout appris à l’humanité, à l’échelle planétaire à prendre un peu plus et mieux soin de la maison commune et que dans tous les cas cela vaut le coup.
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