*Chronique d’écologie intégrale – 30 Juin 2025 – Célébration des Quatre Temps d’été

*Chronique d’écologie intégrale – 30 Juin 2025 – Célébration des Quatre Temps d’été

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Chronique d’écologie intégrale du lundi 30 Juin 2025, Célébration des Quatre Temps d’été

Dans le calendrier liturgique catholique d’avant la réforme du Concile de Vatican II, était présent un rite très ancien d’entrée dans la saison estivale. Il s’agit des Quatre temps d’été, célébrés dans la semaine qui suit le dimanche de Pentecôtes, le mercredi, le vendredi et le samedi. Ce rite, un des Quatre Temps de l’Eglise, est la reprise d’une pratique païenne qui remonte à l’Antiquité. Dans un souci d’inculturation, il fut instauré dans le diocèse de Rome au ive siècle de notre ère pour célébrer les récoltes. C’était des jours de jeûne présents pendant l’octave de la Pentecôtes qui permettaient de se préparer à la venue de la nouvelle saison et ainsi d’envisager tous les changements qui s’annonçaient. C’est à comprendre comme une pratique liturgique qui reconnecte les croyants aux rythmes et aux cycles de la création. Or la réforme liturgique conciliaire a sorti ce rite, du calendrier liturgique romain pour demander à chaque conférence épiscopale nationale de l’adapter en fonction des réalités locales… Ce qu’elles n’ont pas fait, sauf en Espagne. Notons que les Quatre Temps sont observés en dehors du catholicisme, dans les pays de culture anglicane. C’est à raison que ce rite a été sorti du calendrier universel car non seulement on célèbre l’entrée dans l’une des quatre saisons de l’hémisphère nord, mais en plus on remercie Dieu pour les fruits de la terre poussant pendant cette saison. En été, c’est-à-dire vers la fin du mois de juin en zone tempérée et méditerranéenne de l’hémisphère nord, on récolte le blé et les céréales. Il convient donc que ce rite soit acclimaté en fonction des réalités géographiques, climatiques, écologiques et agricoles des pays concernés. En attendant, depuis 1969 que la conférence des évêques de France se prononce sur d’éventuelles nouvelles dates, au Centre Hélène et Jean Bastaire dans le Lot, nous avons pris l’initiative d’expérimenter un renouveau de cette pratique aux dates traditionnelles qui continuent de convenir à la réalité géographique de la France. Nous proposons de célébrer un temps de vigile, qui commence avec le coucher du soleil, et comportant huit lectures, sur le modèle des vigiles des Quatre Temps tels que proposées dans les missels préconciliaires. Six lectures de l’Ancien Testament avec leur psaumes ou cantiques, une épitre et un évangile. Les deux premières lectures ont lieu dehors. Les autres lectures ont lieu à l’intérieur de l’église. Les deux dernières lectures, l’épitre et l’évangile marquent le moment du début de la liturgie eucharistique suivant la vigile. Observant les recommandations du concile de Vatican II, concernant ces rites et celui des rogations, nous mettons l’accent sur la bénédiction, en particulier des éléments de la création. On commence par une partie itinérante et moins formelle, une marche priante qui traverse des espaces naturels, jusqu’à l’église ou sera célébrée l’eucharistie. Les deux premières lectures sont intégrées dans cette marche qui fait des pauses en des lieux remarquables et commentés par un naturaliste qui saura aussi interpréter le livre de la nature afin d’y lire le message que Dieu nous transmet à travers la création. Sur le parcours, on commence la marche avec une station faisant mémoire des astres du ciel créés le quatrième jour de la Genèse. Les astres sont créés par Dieu pour êtres les marqueurs des saisons et en été, on met en cette saison un accent particulier sur le soleil et son solstice. On observe ensuite une pause, peu avant d’entrer dans l’église, pour faire une station au cours de laquelle on fait une seconde lecture et on bénit un des éléments associés à l’été qui ne peut pas l’être dans l’Eglise : le feu, quand il commence à faire nuit noire, un peu à la manière de la vigile de Pâques. Le feu est un des éléments traditionnels associés à la saison estivale. Ici c’est la chaleur et la lumière du feu qui qui justifient sa présence. Après la troisième lecture on observe un temps de bénédiction de l’assemblée par une lectionnaire ou une bible pour faire mémoire du don de la Loi qui est la fête de pentecôte pour les juifs. Après la quatrième lecture on bénit les céréales qui sont récoltées en ce début d’été, selon la grande tradition de ce rite ancestral. En Occident le sud est associé à cette saison comme point cardinal symbolique de l’été. C’est pourquoi après la cinquième lecture, nous proposons de bénir le sud. Après la sixième lecture, c’est finalement l’été lui-même, en tant que saison, qui est béni afin de nous aider à le vivre dans la sainteté et en harmonie avec les rythmes de notre « sœur mère la terre », selon l’expression de S. François d’Assise. Un geste peut être accompli au moment de la présentation des dons, au début de la prière eucharistique : amener le fruit des récoltes de céréales en procession. C’est un moyen pratique et symbolique d’associer la louange de la création à cette célébration liturgique. Vous l’aurez compris, cette initiative est une réponse à l’appel du pape François dans Laudato si’ à proposer une spiritualité écologique de la création, pour tous ceux qui veulent mettre l’écologie intégrale en pratique.

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