Chronique d’écologie intégrale – 25 Janvier 2025 – Chronique d’écologie intégrale du samedi 25 Janvier 2025, Fête de la conversion de S. Paul, Apôtre

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Chronique d’écologie intégrale du samedi 25 Janvier 2025, Fête de la conversion de S. Paul, Apôtre

 On a perdu les traces historiques qui fondèrent la fête de la conversion de S. Paul le 25 janvier. Mais on peut dire deux choses : premièrement, cette fête est le pendant d’une autre qui est la chaire de S. Pierre le 22 février. Cela fait que nous avons deux fêtes distinctes et une solennité commune aux deux saints le 29 juin pour célébrer ces grandes figures fondatrices du christianisme. Deuxièmement, cette fête de la conversion de S. Paul peut être considérée comme une épiphanie, à la suite de celles du temps de Noël, avec la Nativité de Jésus, la visite des rois-mages et le Baptême du Seigneur. Dieu s’est aussi manifesté à Saul sur le chemin de Damas. Saul est plus jeune que Jésus de quelques années. Il est né à Tarse en actuelle Turquie, d’une famille de la diaspora juive. Il part à treize ans faire des études au temple de Jérusalem pour devenir le disciple de Gamaliel, un rabbin célèbre de l’époque. Cela fait de lui un pharisien zélé. Tellement zélé qu’il s’engage auprès du Sanhédrin à poursuivre les sectataires chrétiens jugés comme de dangereux blasphémateurs. Nous l’avons déjà aperçu au martyr de S. Etienne gardant les vêtements des lapideurs. Nous le retrouvons sur la route allant à Damas avec ces intentions. Dans la première lecture de ce jour nous l’entendons lui-même confesser : « J’ai persécuté à mort ceux qui suivent le Chemin du Seigneur Jésus ; j’arrêtais hommes et femmes, et les jetais en prison ». (Ac 22, 4) Il reconnaît qu’il s’est trompé sur le Christ et qu’il avait tout fait à l’envers. Son zèle reste le même mais il se déplace vers le Christ et son corps qu’est l’Eglise. Il entreprit trois voyages apostoliques, considéré lui-même comme apôtre, fondant ainsi plusieurs communautés, souvent à ses risques et périls, si l’on en croit ses témoignages de naufrage. Il est mort martyrisé à Rome en 67 pendant la persécution de Néron, en étant décapité par respect pour sa citoyenneté romaine. La liturgie de ce jour propose deux lectures au choix toutes deux tirées du livre des Actes de Apôtres : la première est la relation des faits par l’auteur, la deuxième, treize chapitres plus loin est la même relation des faits, en résumé par S. Paul lui-même. Toutes deux relatent donc l’événement épiphanique et insistent sur la vocation missionnaire de S. Paul. L’épiphanie proprement dite permet d’envisager le lien entre relation aux autres et la relation à Dieu. Elles apparaissent comme corrélées et indissociables : atteindre l’Eglise comme communauté, c’est atteindre Dieu en personne. C’est en effet comme cela qu’il faut interpréter et comprendre cette parole du Christ à Saul : « “Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?” Et moi je répondis : “Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes.” » (Ac 22, 7-8) Jésus ne fait qu’un avec ses frères dont ces derniers sont les membres. Être membre du corps du Christ c’est donc être une présence réelle du Christ pour ceux qui ne le connaissent pas encore. La vocation missionnaire est marquée liturgiquement par l’usage du Ps 116 qui est le plus court de la Bible : « Louez le Seigneur, tous les peuples ; fêtez-le, tous les pays ! Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! » Il est utilisé pour signifier la dimension universelle de l’évangélisation opérée par S. Paul apôtre des Gentils, apôtre des nations païennes. Mais le choix de l’emploi de la finale de l’évangile de S. Marc apporte quelque chose d’intéressant pour nous en termes d’écologie intégrale. En effet S. Paul est un éminent théologien de la création dont les enseignements fondent bon nombre d’éléments relatifs à la « Bonne Nouvelle de la création », pour reprendre l’expression du pape François dans Laudato si’. L’expression utilisée par Jésus dans l’évangile du jour est : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16,15). C’est donc une expression à dimension universelle : toute personne vivant dans la création est destinataire de l’Evangile. Mais, Jésus aurait pu s’arrêter aux nations, ça aurait déjà été pas mal. Or non, la parole de Jésus concerne toute la création. S. François d’Assise a mis cette parole en action de manière littérale comme en témoignent les multiples récits de sa vie au cours desquels il s’adresse à des animaux, comme pour l’épisode de la prédication aux oiseaux. Il s’agit d’annoncer la bonne nouvelle à toutes les créatures. Est-ce que S. Paul a fait cela ? Non, pas de manière spécifique. Pourtant S. Paul est celui qui a une compréhension cosmique de l’action salvifique. C’est-à-dire qu’il pense et enseigne dans ses épitres que c’est toute la création, toutes les créatures qui sont concernées par ce qui arrive à Jésus, ce qu’il accomplit et ce que le Père accomplit à travers lui. En effet, la création tout entière aspire à la libération des enfants de Dieu (Rm 8, 18-22) ; ce sont toutes les créatures qui sont récapitulées dans le corps du Christ (Ep 1, 9) ; c’est encore elles qui sont réconciliées par le sang de la croix de Jésus (Col 1, 16) ; c’est en elles toutes que Dieu vient résider dans la gloire (1 Co 15, 28), c’est encore de toutes les créatures que Dieu est le Père (Ep 4, 1-6). Apôtre des nations, S. Paul est aussi le théologien de la bonne nouvelle pour la création et pour « tous les êtres, ceux du ciel et ceux de la terre ».

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