Nouvelle chronique KTO radio catholique
Soyons des pèlerins d’espérance !
Telle est l’invitation du Saint-Père depuis le 29 décembre 2024 date à laquelle nous sommes entrés dans l’année jubilaire ordinaire. C’est une année de célébration particulière de la naissance de Jésus, il y a 2025 ans. C’est une année de joie que le Saint-Père a voulu sous le signe de la vertu théologale de l’espérance selon les termes de la bulle d’indiction du jubilée publiée le 9 mai 2024. Je voudrais me faire l’écho de la dimension écologique d’un jubilée, comme de celle de l’espérance. D’un point de vue biblique le jubilée peut être interprété comme un moment de la pratique de l’espérance à double titre, espérance pour le peuple de Dieu et espérance pour la terre. Mais d’abord qu’est-ce que l’espérance ? C’est une vertu théologale qui signifie que notre fin ultime est la vie unie à Dieu, maintenant et pour l’éternité. C’est donc différent de l’espoir qui vise la possession d’un bien ou la réalisation d’une situation à l’intérieur des limites de ce monde. L’espoir attend la résolution de la crise écologique. L’espérance est la source d’un engagement en faveur du soin de la création, quel que soit le résultat attendu positif ou catastrophique. Dans la Bible, en particulier au livre du Lévitique, le jubilée est une célébration de la création et de la délivrance d’Israël. Cela concerne la terre à plus d’un titre. Toutes les sept ans, la terre doit observer un sabbat, un année de repos pendant laquelle elle n’est pas cultivée. Après sept cycles de sept années soient après quarante-neuf ans, on observe l’année jubilaire, lancinquantième année pendant laquelle on ne travaille pas la terre non plus. « Vous ne ferez pas les semailles, vous ne moissonnerez pas le grain qui aura poussé tout seul, vous ne vendangerez pas la vigne non taillée. » C’est une année de recentrement pendant laquelle on fait confiance totale au Seigneur en ce qui concerne sa subsistance, comme le peuple au désert. La reconnaissance du droit de repos à la terre est à la fois un signe d’espérance pour la terre, c’est-à-dire qu’au nom de notre espérance en Dieu nous lui accordons le repos dont elle a besoin pour se renouveler dans sa capacité nourricière. Mais c’est aussi la reconnaissance de l’espérance de la terre, celle dont S. Paul nous dit qu’elle est d’avoir elle-même part à la libération des enfants de Dieu à la fin des temps. L’espérance de la terre est donc d’être elle-même unie à Dieu en une création nouvelle. Notre vocation d’être humain créé à l’image de Dieu est alors de permettre à la création la réalisation de cette espérance, il faut donc qu’elle soit la nôtre également.
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