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Chronique d’écologie intégrale du mercredi 1 Janvier 2025, Solennité de S. Marie, Mère de Dieu
Saint Paul nous donne le thème du jour dans la deuxième lecture de ce dimanche : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme ». Et qu’est-ce qu’un homme né d’une femme si ce n’est son fils ! C’est ainsi que le concile d’Ephèse en 431 définit que Marie, quoique créature, peut être reconnue comme « Mère de Dieu » dont elle a accouché le jour de Noël. C’est un Dieu né d’une femme et qui a été soumis à la loi juive ! Paul dit cela pour insister sur le fait que ce Dieu a pris et accepté la condition humaine non seulement dans sa matérialité et son anthropologie, mais aussi dans sa sociologie religieuse puisqu’il suit les préceptes de la religion dans laquelle il est né. Rappelons que le 1er janvier arrive 8 jours après la naissance de Jésus et que c’est le moment pour les petits bébés juifs où ils vivent le rite de la circoncision. C’est bien ce que nous rappelle l’évangile du jour après la visite des bergers. On peut donc dire qu’en ce jour l’Église célèbre le double mystère de la maternité divine de Marie et de l’humanité assumée de Dieu. Cette fête qui nous parle donc de ce qui arrive à deux personnes bien précises et bien singulières concerne aussi l’ensemble de la création à au moins 2 titres. D’abord, on peut voir que dans la première lecture et dans le Ps il est fortement question de bénédiction. La première lecture de ce dimanche tirée du livre de Nombres expose une des formules de bénédiction le plus répétées aujourd’hui. La voici :« Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » C’est souvent celle que l’on prononce sur les personnes que l’on aime car elle est porteuse d’une joie immense. Or toute bénédiction renvoie à cette bénédiction première et primordiale qui est donnée au ch. 1 du livre de la Gn, d’abord aux animaux, puis à nos premiers parents : « Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » Puis pour les hommes et les femmes : « Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous ». Le propre de la bénédiction divine c’est que la vie se propage en abondance sur la terre, c’est de donner la vie, c’est d’être fécond. Là où la vie se répand, là, la bénédiction divine se manifeste expressément. Cela est vrai tant pour les humains que pour tous les êtres vivants. Il est vrai que vu sous cet angle il est tentant de dire que les personnes infécondes biologiquement seraient au contraire maudites. Cela serait alors dire que Jésus serait maudit… étant donné qu’il n’a pas eu d’enfants. La fécondité de la vie prend des modalités très diverses qu’il nous faut accueillir. Quel rapport entre la bénédiction et Marie comprise comme mère de Dieu ? Et bien, à l’autre bout de la Bible nous avons une autre forme de la norme de la bénédiction : transmettre la vie de Dieu. Et Marie n’en transmet pas qu’un petit bout, c’est Dieu tout entier qu’elle nous donne, qu’elle donne au monde. C’est l’acte de bénédiction ultime qui nous dévoile en plus la face du Dieu fait homme. Que le Seigneur te découvre sa face ! celle d’un petit bébé souriant ou pleurant, en fonction des ses états intérieurs bien humains. Marie est bénie entre toutes les femmes comme le dit la prière. Elle donne la vie, mais surtout elle donne la Vie avec un grand V. Et en nous donnant Dieu fait homme, c’est nous qui sommes bénis avec un immense B. Lors de ma chronique pour la fête de l’Assomption j’avais exploré le fait que Marie représentait toute la création : elle est le joyau préparé par Dieu et par toute la création au cours de son histoire. Un écrin précieux qui rend possible l’événement de l’Incarnation. A travers et par Marie c’est la création tout entière qui accueille son Dieu. Marie est donc bénie entre toutes les femmes mais aussi entre toutes les créatures. Marie accueille en son sein le Verbe de Dieu, c’est-à-dire la Parole créatrice. Marie Mère de Dieu est donc mère du Créateur. Or dans ce Verbe créateur, la Tradition théologique nous dit que c’est toute la création qui se trouve inscrite comme en son archétype. Le Père prononce une parole éternelle qui est efficace car elle pose dans l’existence un monde empli de toutes ses créatures, dont Marie. Et Marie donne naissance à cette Parole qui est l’origine même de la création. Alors, par extension on peut peut-être ajouter aux titres de gloire de la BVM, celui de « mère de la création » ? De par son assomption et son couronnement nous savons qu’elle en est déjà la reine. De toute façon, comme la création est l’œuvre de son Fils, je pense que cela lui ferait plaisir qu’on en prenne soin et qu’on respecte ce que son Fils bien aimé a réalisé. La réponse des vivants à cette bénédiction est celle de l’adoration comme le dit le Ps qui se termine ainsi : « Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l’adore ! » Comme Marie, portons et méditons ce mystère en nos cœurs, et avec la terre entrons dans l’adoration. Bonne et sainte année 2025.
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