*Chronique d’écologie intégrale – 28 Juin 2025 – Mémoire obligatoire du Cœur Immaculé de la bienheureuse Vierge Marie

*Chronique d’écologie intégrale – 28 Juin 2025 – Mémoire obligatoire du Cœur Immaculé de la bienheureuse Vierge Marie

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Chronique d’écologie intégrale du samedi 28 Juin 2025, Mémoire obligatoire du Cœur Immaculé de la bienheureuse Vierge Marie

Le lendemain de la solennité du Sacré Cœur de Jésus, l’Église célèbre la mémoire du Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie, cette année le 28 juin. La coutume remonte à la dévotion au cœur de Jésus initiée par S. Jean Eudes au xviie siècle, dans l’idée que le cœur de Marie lui était nécessairement proche et associée. Les deux cœurs de Jésus et de Marie sont présents sur la médaille miraculeuse de S. Catherine Labouré en 1830. C’est grâce aux apparitions de Marie à Fatima le 13 juillet 1917 que cette dévotion a été renouvelée car la sainte Vierge révéla aux petits bergers que Dieu souhaitait établir la dévotion au Cœur Immaculé de Marie pour le salut du monde. A cette demande fut associée la pratique de la communion réparatrice le premier samedi de chaque mois, accompagnée de la récitation du chapelet. Le pape Pie XII, consacra le monde entier au Cœur Immaculé de Marie le 31 octobre 1942, acte renouvelé le 8 décembre 1942 et le 25 mars 1984 par S. Jean-Paul II. En 1944, Pie XII décréta que l’Église universelle devait célébrer cette mémoire le 22 août, et suite à la réforme liturgique de 1969 elle passa au samedi lendemain de la fête du Sacré Cœur. Cette tradition s’appuie sur le célèbre verset de l’évangile de S. Luc, lu ce jour, suite au recouvrement de Jésus au temple, dans lequel il relate que « sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. » (Lc 1, 55) S. Jean Eudes nous enseigne que ce cœur a été façonné par la Trinité Sainte pour être un modèle inégalé de fidélité, d’amour maternel, et de sainteté. Le cœur de Marie nous est présenté comme le cœur le plus noble et généreux que Dieu le Père ait jamais créé. De ce cœur immaculé, voici ce qu’en a écrit S. Elisabeth de la Trinité, « Si tu savais le don de Dieu ! Il est une créature qui connut ce don de Dieu, qui n’en perdit pas une parcelle, mais une créature qui fut si pure, si lumineuse qu’elle semble être la lumière elle-même, un Miroir de Justice. Il est une créature dont la vie fut si simple, si perdue en Dieu que l’on ne peut presque rien en dire : c’est la Vierge fidèle, celle qui gardait toutes choses en son cœur. Elle se tenait si petite, si recueillie en face de Dieu dans le secret du Temple, qu’elle attira les complaisances de la Trinité[1]. » Sur le point fondamental de ce que Marie médite le don de Dieu dans son cœur, peut-être pouvons-nous aller jusqu’à dire qu’elle médite sur le don de la création et qu’elle sait en discerner et accueillir la bonne nouvelle. Lors d’autre fêtes mariales nous avons pu réfléchir sur les titres de Marie comme « Mère de la création », ou encore « reine de la création ». S. Elisabeth de la Trinité rappelle que Marie est aussi créature, son cœur s’en trouve par le fait même appartenant à l’ordre du créé. On peut donc penser qu’elle a une place pour le mystère de la création et en particulier l’état actuel de la maison commune dont la créature humaine est censée prendre soin. A quoi la première lecture de cette mémoire compare-t’elle implicitement le cœur immaculé de Marie ? je cite : « Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. » (Is 61, 11). Le cœur de Marie est comme une terre féconde de laquelle germe les bons fruits, ceux de la justice et ceux de la louange. Le deuxième aspect qui attire mon attention à partir de ce mystère du cœur de Marie, est celui de la pratique de la réparation. Il s’agit de réaliser un acte de piété pour réparer le mal que nous avons commis par nos péchés, ou que d’autres ont commis. Il me semble alors tout à fait justifié que nous incluions la réparation pour le mal commis par nos péchés contre la création et de ce fait, contre le Créateur. Abîmer l’œuvre de Dieu devrait nous remplir d’horreur et de contrition. Le spectacle de la crise écologie devrait maintenir présente cette horreur dans nos cœurs et nous inciter à la pénitence en demandant pardon, puis à faire réparation, soit en nous engageant concrètement, soit en priant, notamment la prière du chapelet. Il en existe deux formes depuis peu dans le cadre de la spiritualité écologique de la création. La première est le « chapelet Laudato si’[2] » proposé par le Mouvement Laudato si’ dans l’esprit du Cantique des créatures de S. François d’Assise, et l’autre est le « Rosaire pour la sauvegarde de la création » proposé dans le livre[3] : Prières pour la création dans l’esprit de Laudato si’, publié en 2022. L’Adversaire se réjouit de ce que l’œuvre de Dieu soit abîmée, il s’enragera de voir que ceux qui doivent garder la maison commune se repentiront de faillir à leur mission et poseront des actes de sincère réparation et demanderont consolation pour le mal commis contre la création. Le cantique servant de Psaume pour la messe du jour nous indique la posture à avoir pour faire cela : « De la poussière, il relève le faible, il retire le malheureux de la cendre pour qu’il siège parmi les princes, et reçoive un trône de gloire. Au Seigneur, les colonnes de la terre : sur elles, il a posé le monde. » (1S 2, 8) C’est l’humilité qui nous fait nous reconnecter avec l’humus de notre nature créée qui nous permettra d’accueillir le mystère de la création dans notre cœur, et de nous engager à la réparation, tant écologique que spirituelle.

[1] . Sainte Elisabeth de la Trinité, Le ciel dans la foi, Œuvres complètes, Paris, Cerf, 2023, Dixième jour, 1ère oraison, p. 123.
[2] « Le chapelet Laudato si’ », MLS, 13/05/2025, https://laudatosimovement.org/fr/download/le-chapelet-laudato-si/
[3] . Pierre-Paul Renders, Prières pour la création dans l’esprit de Laudato si’, Nouan-le-Fuzelier, EdB, 2022, p. 15-111.

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