Chronique d’écologie intégrale – 28 Décembre 2024 – Fête des Saints Innocents, martyrs

Chronique d’écologie intégrale – 28 Décembre 2024 – Fête des Saints Innocents, martyrs

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Chronique écologie intégrale du vendredi 28/12/2024, Fête des Saints Innocents, martyrs

La fête des saints Innocents du 28 décembre est célébrée depuis au moins le vie siècle comme celle de martyrs morts pour le Christ alors qu’ils n’avaient même pas la possibilité d’en témoigner par la parole, seulement leur naissance. Avec cette fête nous voyons que le mystère de la souffrance et de la croix est placé dès le début de la vie de Jésus, à proximité de la crèche. Ces enfants de moins de deux ans constituent aussi dans la Tradition, les premiers rachetés par la croix du Christ. C’est une fête tragique qui nous permet de réfléchir sur la question du mal gratuit qui se déchaine sur les Innocents de ce monde, à savoir les pauvres et la terre. Les enfants innocents nous invitent bien sûr à prendre conscience de cette catégorie de pauvre que sont les personnes au commencement de leur vie, les enfants victimes d’abus de toute sorte de la part du pouvoir en place mais aussi les enfants à naître, victimes d’avortements. Le déchainement de haine et de violence perpétré par Hérode à l’encontre des enfants de la région de Bethléem est parfaitement atroce et démoniaque, c’est un crime contre l’humanité, et contre la dignité même de ce pauvre Hérode dont l’image de Dieu s’en trouve ainsi défigurée en lui. La terre fait partie des Innocents qui sont meurtris par l’usage abusif du pouvoir des puissants formatés par le paradigme technocratique … et chacun de nous en est complice. Pourquoi tant de mal se déchaine-t-il aujourd’hui à l’encontre de la création, pour la réduire à néant et la défigurer ? Il existe bien des raisons qui s’enracinent dans le cœur de l’homme comme l’enseigne le pape François dans Laudato si’. Mais en amont, il faut aussi prendre conscience qu’il en est un qui ne peut supporter la création matérielle, c’est l’Adversaire, le Diable en personne. En effet la création matérielle porte en elle le reflet de Dieu, le Créateur et parmi les créatures, il y a celle qui porte son image, la créature humaine. Tout ce qui porte reflet ou image de Dieu insupporte Satan et comme il ne peut agresser Dieu lui-même, il se défoule sur tout ce qui peut lui ressembler dans l’ordre de la création. Il plait à Satan de défigurer la création pour bafouer le reflet divin comme il lui plaît de défigurer l’image de Dieu que chacun de nous porte. Or nous défigurons cette image quand nous péchons. Nous défigurons cette image et le reflet de Dieu dans la création quand nous péchons contre la création. Alors, qui sont les saints Innocents de la création ? ce sont par exemples les espèces qui ont disparus de la faute de l’homme. Je ne parle pas des espèces qui disparaissent naturellement, c’est un autre problème. Car quand nous causons la disparition d’une espèce nous faisons la preuve de notre incapacité à vivre en paix avec les habitants de la maison commune dont nous sommes sommés de prendre soin. Dans cette perspective nous devrions peut-être actualiser ce verset final de l’évangile du jour : « Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus. » (Mt 2, 18) Dans la première lecture tirée de la première épitre de S. Jean nous pouvons lire : « Si nous disons que nous sommes sans péché, nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous. Mes petits enfants, je vous écris cela pour que vous évitiez le péché. » (1 Jn 1, 10. 2, 1) Eviter de pécher contre la création est devenu extrêmement difficile et quasi impossible dans le contexte social, politique et économique qui est le nôtre car les injustices sont inévitables. « Ces injustices, dit François dans le message pour la journée mondiale de prière pour la paix du 1/01/2025, prennent parfois l’allure de ce que saint Jean-Paul II a appelé des « structures de péché »puisqu’elles ne sont pas seulement dues à l’iniquité de quelques-uns mais se sont […] enracinées et reposent sur une large complicité. […] Chacun doit se sentir […] responsable de la dévastation à laquelle notre maison commune est soumise, en commençant par les actions qui […] alimentent les conflits qui affligent l’humanité[1]. » En ce jour où nous faisons mémoire d’un événement tragique qui a failli coûter la vie à la sainte Famille, demandons à Dieu de nous convertir dans notre relation à la création innocente sur laquelle se déchaîne les puissance démoniaque… du fait des structures de péchés ; celles que notre humanité a établies et dont nous sommes aujourd’hui complices, malgré tous nos engagements concrets à lutter contre la crise écologique. Mais, face à tout péché, c’est le Christ qui est le grand vainqueur et lui seul a le pouvoir de les pardonner. Comme l’enseigne S. Jean dans la première lecture : « si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. C’est lui qui, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non seulement les nôtres, mais encore ceux du monde entier » (1Jn 2,1-2) Oui l’amour de Dieu va même jusqu’au pardon de Dieu pour nos structures de péché, même ceux qui celles qui défigurent sa création qu’il aime tant, car comme le dit le psaume de ce jour : « Notre secours est le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. » (Ps 123, 8)

[1] « Remets-nous nos dettes, donne-nous ta paix », Message de sa sainteté François pour la 58e journée mondiale de la paix, 01/01/2025, n°3-4, https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/peace/documents/20241208-messaggio-58giornatamondiale-pace2025.html.

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