Chronique d’écologie intégrale – 22 Février 2025 – Fête de la chaire de S. Pierre

Chronique d’écologie intégrale – 22 Février 2025 – Fête de la chaire de S. Pierre

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Chronique d’écologie intégrale du samedi 22 Février 2025, Fête de la chaire de S. Pierre

Moins d’un mois après la célébration de la fête de la conversion de S. Paul, voilà que l’Eglise fête le 22 février l’accession de S. Pierre à la charge pontificale, la charge de pasteur suprême de l’Eglise. Pour un pécheur des bords du lac de Galilée, c’est une belle promotion et je doute que cela fît parti de son plan de carrière. Comme pour S. Paul, il a sa fête personnalisée alors qu’ils sont fêtés tous les deux le 29 juin. S. Pierre, qui s’appelait auparavant Simon le frère de S. André, est celui parmi les apôtres qui fut choisis par Jésus pour être le chef du collège des apôtres, selon la manière dont la Tradition interprète cette déclaration du Christ dans l’évangile selon S. Matthieu qui est lu en ce jour : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. »  Être apôtre, c’était déjà être « pécheur d’homme » (Mt 16, 18), pour reprendre l’expression de Jésus, à sa suite pour en faire des disciples. Mais là, ça va encore plus loin. C’est la mission du rocher que de fonder l’Eglise en tant que construction composée de personnes. La mission du rocher est celle de l’« Amen » qui veut dire en hébreux : « oui, je crois dur comme le roc », dur comme la pierre. Sa fonction est donc d’affermir la foi de ses frères. Sa mission est encore celle de l’unité des chrétiens, alors quel contresens historique et quel contre-témoignage quand c’est à cause du pape que survient le schisme ! Nous devons tous en souffrir. Ce travail d’unité doit être accompli dans le ministère de la charité qui prime au sein de l’Eglise, et dans le ministère de la communion. Deux ministères que le pape françois élargit non seulement aux frontières de l’humanité, mais à celle de la création tout entière, quand dans Laudato si’, il s’emploie à faire pratiquer le commandement à la charité envers « Sœur Mère la Terre » au paragraphe 2 de l’encyclique ; et quand il explique que le but de l’écologie intégrale et de faire advenir une sublime communion universelle. C’est pourquoi l’enseignement de S. Pierre dans la première lecture est tout à fait édifiant pour notre époque réfléchissant sur la synodalité, je le cite : « Veillez sur [le peuple de Dieu], non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu ; non par cupidité mais par dévouement ; non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau. » (1 P 3, 3) En effet les besoins de notre temps font que l’Esprit-Saint inspire des modalités de gouvernance dont l’Eglise a besoin aujourd’hui et voici que S. Pierre demande aux pasteurs de ne pas se comporter comme des petits ou des grands chefs. Pour un pasteur être modèle du troupeau, c’est bien sûr être une image vivante du Christ bon pasteur. Et voilà un aspect intéressant sur lequel j’ai envie de m’arrêter un peu car c’est une image dont je me suis déjà beaucoup servie dans le cadre de ces chroniques. C’est tout chrétien qui est appelé à être image vivante du Christ dans le monde, c’est d’ailleurs par ce biais que l’on acquiert la ressemblance avec Dieu pour nous qui sommes créés à son image. Être à l’image du Christ pasteur c’est ce mettre à la dernière place, prendre comme modèle l’abaissement du Fils qui « ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu » (Phi 2) et ce pour se faire le serviteur. Le serviteur de nos frères et sœurs, mais aussi de la création. Car si l’humanité doit dominer sur la création parce que créée à l’image de Dieu, c’est en imitant l’abaissement du Christ jusqu’à la croix que l’humanité accomplira cette vocation dans le monde. Un Dominus, Seigneur, au service de la domus, sa maison commune. Pour nos pasteurs, et le pape en tête, cela signifie qu’ils reçoivent la mission de nous montrer comment on fait pour servir la création en s’abaissant comme le Christ dans le service du plus petit. Ils doivent le faire d’abord au service du peuple de Dieu qui, fort de ce modèle, y trouve les exemples qui leur permettront de s’abaisser eux-aussi pour se mettre au service du prochain, mais aussi de ses frères et sœurs les créatures. Dans ce sens, en bon successeur de S. Pierre, l’écriture de l’encyclique Laudato si’ et des grands textes déployant l’écologie intégrale par le pape François – comme Fratelli Tutti, Querida Amazonia et Laudate Deum – sont des actes significatifs de cette mission. Si le bon pasteur emmène ses brebis vers des prés d’herbe fraîche, alors, la manière dont les évêques, prêtres et diacres s’y prennent doit inspirer les chrétiens à le faire également, mais pour la création tout entière, ou plus près de nous, pour le petit bout de création qui nous est confié. Dans ce sens, encourager le travail du label Eglise Verte peut être un bon outil de mise en œuvre pour nos pasteurs. D’ailleurs une bonne partie de ce qui relève de la labellisation concerne directement le travail des pasteurs de la paroisse notamment la prédication et la liturgie. Prions pour que nos pasteurs soient donc les premiers engagés sur le terrain de l’exemplarité en ce qui concerne le soin de la maison commune. Grâce à Dieu le pape leur montre la voie.

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