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Chronique d’écologie intégrale – vendredi 21 Novembre 2025, Mémoire obligatoire de la présentation de Vierge Marie
Le 21 novembre l’Eglise fête la mémoire de la présentation de Marie au temple. Cela remonte au vie siècle au moment de la basilique de Sainte-Marie-la Neuve à Jérusalem, basilique qui se situe en face du temple. Ce culte s’est d’abord répandu en Orient pour arriver dans les églises d’Occident au xive siècle, d’abord à Avignon puis dans toute la chrétienté au xviie siècle. La tradition nous apprend en effet qu’Anne et Joachim, les parents de Marie, la présentèrent au temple à l’âge de trois ans pour la consacrer à Dieu. Il y eut quelques réticences aux débuts, car cet épisode de la vie de Marie ne se trouve pas dans les quatre évangiles, mais dans un livre apocryphe, le Protévangile de Jacques. Les évangiles apocryphes recueillent des légendes concernant Jésus et ses proches et n’ont pas été reconnus dans le canon officiel de la Bible par l’Eglise. Le message spirituel que nous laisse cet évènement est que, depuis toujours, le cœur de Marie est entièrement dédié à Dieu seul. Marie y est valorisée dans sa pureté. Elle se consacra à Dieu par l’initiative de ses parents à l’aube de sa vie consciente. La légende raconte qu’elle est restée au temple jusqu’à ses douze ans. Cet épisode fait de l’exemple de Marie un modèle pour la vie consacrée, dans la vie religieuse et dans le sacerdoce, certes, mais aussi pour tout chrétien en tant que le baptême est aussi une consécration qui nous incorpore au corps du Christ ressuscité. C’est probablement ce que cherche à dire l’évangile de la messe du jour : ce qui arrive à sa mère est destiné à arriver à toute personne qui fait la volonté de son Père et qui est pour lui un frère, une sœur, une mère (Mt 12, 50). Une première piste de réflexion sur cette fête à la lumière de l’écologie intégrale pourrait donc être ce que signifie dans ce contexte l’extension de la fraternité aux créatures non-humaines. Jésus aurait-il pu dire que la terre est une mère ou une sœur ? que le vent est un frère ? ou le soleil, à la façon de S. François d’Assise ? Eh bien si l’on colle à la définition que donne Jésus, je dirai : « pourquoi pas ». Jésus dit exactement : « Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » De fait, il est exact de dire que les créatures qui ne pèchent pas exécutent fidèlement tous les ordres et commandements du Père, dans la perfection. On ne peut pas leur reprocher le contraire. Dans ce sens, la bonne nouvelle de la création s’enrichit de cet enseignement du Christ, toutes les créatures sont pour le Christ et donc pour nous, une mère, un frère, une sœur, parce qu’elles exécutent parfaitement la volonté du Père, par le simple fait qu’elles sont des créatures. Conclusion, les créatures sont consacrées à Dieu par le fait même d’être créées, pas besoin de plus. Alors que pour la créature créée à l’image Dieu, la consécration passe par un don conscient de la personne dans l’usage de sa liberté. Cela en fait une consécration particulière et qui prend une valeur spécifique aux yeux de Dieu mais aussi aux yeux de la création. La création attend en effet que la créature humaine use de sa liberté pour se consacrer à Dieu car d’elle dépend la réalisation de sa destinée : être unie à Dieu. C’est par l’union de l’homme avec Dieu que toute la création est unie à lui. Elle attent donc que l’homme fasse bon usage de sa liberté dans l’accueil du don de Dieu. Allons plus loin dans cette perspective cosmique de la consécration de Marie au temple. On peut dire avant l’heure que cette consécration a une dimension eucharistique. En effet, Marie est reine et mère de la création car elle donne naissance au Créateur qui se fait chair en elle. Marie est cette créature particulière conçue par Dieu, dans et par la création pour accomplir son projet d’union avec toute la création. A plusieurs reprises dans ces chroniques j’ai présenté Marie comme l’apex de la création, la poussée de la création tout entière qui se prépare en préparant la créature capable d’accueillir Dieu dans sa chaire. Dans la famille humaine cette créature si spéciale est Marie. Alors symboliquement, le rite de présentation dont nous faisons mémoire aujourd’hui devient très fort. Les parents de Marie, Anne et Joachim représentent la création tout entière qui vient présenter à Dieu, au temple qui symbolise le cosmos, le fruit de la poussée de la création pour le lui offrir et ainsi dire à Dieu que la création est prête à l’accueillir dans l’Incarnation de son Verbe créateur et sauveur. L’annonciation est la réponse de Dieu à la présentation de Marie au temple. Il a agréé l’offrande de la création, une offrande qu’il a lui-même suscité dans le peuple de Dieu. C’est tout à fait le schéma de l’eucharistie depuis la présentation des dons au cours de laquelle nous offrons la création et le travail de nos mains, en retour Dieu nous donne son Fils ressuscité pour communier avec lui. Marie, est le pain de la création offert au temple, la crèche est la réponse eucharistique de Dieu dans le don de son Fils qui transfigure la chair humaine et celle de toute la création en la sanctifiant de sa divinité.
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