Chronique d’écologie intégrale du samedi 16 Mars 2024, Solennité de S. Joseph, époux de la Bse Vierge Marie
Dans une chronique précédente les textes du jour me poussaient à vous présenter Jésus comme étant un prêtre relié aux familles sacerdotales d’Israël par Marie sa Maman. Aujourd’hui je vous présente Jésus comme roi, messie d’Israël de part son affiliation à S. Joseph son papa que nous fêtons le 19 mars. Dans la première lecture de cette solennité, la liturgie veut prolonger la promesse faite à David d’avoir une descendance qui stabilisera la royauté et qui affermira le culte du Seigneur par un temple à Jérusalem. Le psalmiste le confirme quand il proclame : « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur : J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges » (Ps 88, 4-5). Par Joseph, Jésus réalise la prophétie car il est ce roi qui stabilise la royauté sur l’univers pour l’éternité, et il est véritablement celui qui peut être appelé Fils de Dieu, ce que confirme encore le psaume : « Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! » (88, 27). Et ce, non seulement parce que Jésus est né du Saint Esprit mais pace qu’il est l’incarnation de la deuxième personne de la Trinité, le Fils éternel du Père. Joseph accomplit cette prophétie par un détachement par rapport à la paternité biologique. Il ne peut le faire qu’en renonçant paradoxalement à la continuité générationnelle qui le relie à son ancêtre David et par ce renoncement il peut pleinement entrer dans la mission qui est la sienne : être le gardien de la sainte Famille. La deuxième lecture insiste sur l’inscription de Jésus dans la succession des générations et en faisant remonter l’ascendance de Jésus jusqu’à Abraham et les promesses que Dieu lui a faites. S. Joseph apporte avec lui continuité de l’histoire du Salut que Jésus vient accomplir. Mais ce texte de l’épître aux Romains est aussi extraordinaire car il connecte la foi d’Abraham avec une double réalité théologique intimement connectée : la foi en la résurrection des morts et la foi en la création ex nihilo, je cite : « [Abraham] est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence ce qui n’existe pas. » (Rm 4, 17). C’est l’un des deux textes qui fonde le dogme de la création ex nihilo car il est fait mention de sa puissance divine capable de tirer du néant ce qui n’existait pas en vue de l’existence. C’est aussi une puissance liée à celle de la résurrection. C’est parce que Dieu détient la puissance créatrice qu’il peut facilement relever les morts et leur donner la vie éternelle. Dans les deux cas cela se réalise par la médiation du Christ : la création ex nihilo est réalisée par le Père, dans la réalisation de sa parole créatrice. La Résurrection est un acte de création nouvelle réalisée par le Père dans la personne de Jésus Christ mort sur la croix. L’évangile selon saint Matthieu insiste sur l’accueil de Jésus par Joseph suite à cette annonciation qui est faite à celui qui devient le papa de Jésus. Il se fait l’instrument docile de la réalisation de l’histoire du Salut. « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. » (Mt 1,16) Dans cette continuité on peut effectivement dire que Joseph accomplit sa mission royale et messianique que son hérédité davidique lui indique. Il est descendant de roi et il accueille dans son existence celui qui accomplit toutes les promesses faites à ses ancêtres. Comment Joseph accomplit-il sa mission royale ? En se faisant le serviteur de la sainte famille. Par définition, être roi c’est être serviteur. Il met sa puissance au service des plus faibles, au service de sa famille, de son épouse, Marie la mère du Sauveur, la mère du Créateur. Au service de Dieu dont il accueille le Fils, celui-là même qui est la Parole Créatrice, et le Roi de l’univers venu sauver les hommes du péché. Dans ce service humble et caché de la vie de papa-charpentier en la ville paumée de Nazareth dont on dit que rien de bon ne peut sortir, il préfigure la royauté humble et servante de son fils. En effet c’est bien dans l’évangile de S. Jean au chapitre 13 que l’on voit pleinement la manière dont Jésus réalise sa royauté : il lave les pieds de ses disciples et leur montre ainsi que les premiers seront les derniers et réciproquement. Dans la tradition spirituelle, S. Joseph est ainsi donné comme modèle à tous les pères de famille qui sont des rois dans leur domaine, celui du service de leur famille et aussi un modèle d’homme à imiter en tant qu’il s’agit également d’imiter le Christ. Tout chrétien baptisé est configuré à l’image du Christ prêtre, prophète et roi. Cette vocation se réalise notamment dans la création qui nous est confiée. Jésus est roi de la création. Nous qui sommes à l’image de Dieu, cherchons à imiter le Christ image parfaite du Père et devons exercer notre royauté sur la création, c’est-à-dire en la servant comme le Christ lave les pieds de ses disciples et comme Joseph se met au service de la sainte famille. La posture royale de S. Joseph peut alors nous aider plus concrètement à nous donner des pistes pour vivre notre vocation.
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