Chronique d’écologie intégrale – 15 Septembre 2025 – Mémoire obligatoire de Notre Dame des douleurs

Chronique d’écologie intégrale – 15 Septembre 2025 – Mémoire obligatoire de Notre Dame des douleurs

Chronique d’écologie intégrale du Lundi 15 Septembre 2025, Mémoire obligatoire de Notre Dame des douleurs

Le 15 septembre, nous trouvons la deuxième fête mariale du mois qui en contient trois : la mémoire de Notre Dame des Douleurs. Elle est positionnée le lendemain de la fête de la Croix glorieuse du Seigneur, pour célébrer la compassion de Marie pour son fils et sa collaboration à l’œuvre rédemptrice. Par la communion aux souffrances de son Fils, elle participe à la Résurrection, en son corps comme en son âme et l’amène jusqu’à son Assomption. C’est ce que propose le verset de l’alléluia à notre méditation : « Près de la croix du Seigneur, sans connaître la mort, elle a mérité la gloire du martyre ». Cette souffrance lui a été annoncée par le vieillard Syméon au temple de Jérusalem lors du rite de la présentation de Jésus au Temple selon ce qu’en relate S. Luc dans le deuxième choix de texte d’évangile proposé pour la messe du jour. La Tradition présente cette souffrance en la comparant avec celle d’un nouvel accouchement, celui de l’Eglise. L’autre texte d’évangile au choix met quant à lui en scène Marie et Jean au pied de la croix et nous permet d’entrer dans le mystère de Marie mère de l’Eglise. Je reprends ici un extrait de ma chronique du lundi de Pentecôte qui utilise ce même texte : « L’évangile bien connu nous montre cet échange à dimension mystique entre Jésus, Jean et Marie au pied de la croix. Dans ce dialogue, la Tradition y voit le fait que Jésus confie l’Eglise et l’humanité à sa Mère, et réciproquement il confie sa Mère à l’Eglise et à l’humanité qui peut en elle reconnaître une mère pour chacun de ses membres. Mais si l’on fait une association, cette fois-ci entre Gn 3 où Eve est dite la Mère des vivants, et ce texte de l’évangile de Jean ; le geste de Jésus prend un sens nouveau. Les vivants, sont ceux qui sortent de l’arche de Noé avec qui Dieu fait alliance en Gn 9. Ils représentent la totalité des créatures. Marie est la Mère du Créateur, qui porte en lui par son Verbe divin la totalité des créatures. En donnant naissance au Verbe incarné Marie donne naissance à celui qui porte en lui toute chose. Marie est par extension également la Mère de toute la création. Dans cet échange au pied de la croix nous pouvons donc encore lire que Jésus confie la créature humaine à la création qui est notre sœur et notre mère (LS 2), représentée par Marie, et qu’il confie la création, notre sœur et notre mère à l’humanité[1]. » Marie représente ainsi la création, et S. Jean, nous tous. Or voici que la Marie que nous recevons en ce jour, est bouleversée et submergée par la souffrance quoiqu’elle se tienne dignement debout comme le mentionne la séquence du stabat Mater. Si on maintient l’analogie, alors cela correspond bien au fait que la création qui nous est confiée est également dans un grand état de souffrance. C’est la création, envisagée par S. Paul dans l’épitre aux romains (8, 18-22), celle qui gémit dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Le pape François nous invite dans Laudato si’ (2, 49) à nous mettre à l’écoute de la clameur poussée par la création, à cause de la souffrance qu’elle vit, oppressée qu’elle est par la crise écologique. Cela nous renvoie à deux choses complémentaires. La clameur de notre sœur mère la terre indique une forme de passion de la création. Une passion qui n’est pas étrangère à celle du Christ : Le Christ lui-même assume dans la sienne les souffrances de la terre pour les transfigurer avec lui dans sa gloire. La deuxième conséquence est que : de la même manière que l’on peut s’associer à la souffrance de Marie au pied de la croix, on peut s’associer à celle de la création et entrer comme Marie en compassion, mais ici pour la création. C’est en effet le sens de ce beau passage de Laudato si’ (19) : « prendre une douloureuse conscience, d’oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde, et ainsi de reconnaître la contribution que chacun peut apporter. » Entrer en compassion avec la passion de la terre c’est faire sienne cette souffrance, l’accueillir l’accepter, la composter et la traverser, comme on traverse la mort à la suite de Jésus. Parce qu’on sait que la Résurrection nous est promise. C’est ainsi se mettre dans les dispositions qui conviennent pour affronter les défis de l’oppression qui lui est faite et de s’engager dans la lutte contre la crise écologique. Pour affronter l’écoanxieté qui nous guette et nous menace actuellement on peut alors faire nôtre ces paroles du Stabat Mater que l’on récite en ce jour : « Qu’en bon fils je pleure avec toi, Qu’avec le Christ en croix je souffre, chacun des jours de ma vie[2] ! »

[1] Extrait de « Voici ta Mère », Chronique d’écologie intégrale du samedi 18/05/2024 pour le lundi de Pentecôte, mémoire obligatoire de la BVM, Mère de l’Eglise.
[2] Stabbat Mater, v. 13.

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