Chronique d’écologie intégrale – 12 Septembre 2025 – Mémoire facultative de Saint Nom de Marie

Chronique d’écologie intégrale – 12 Septembre 2025 – Mémoire facultative de Saint Nom de Marie

Chronique d’écologie intégrale du Vendredi 12 Septembre 2025, Mémoire facultative de Saint Nom de Marie

La mémoire du Saint Nom de Marie, célébrée le 12 septembre, a ses origines en Espagne au xvie siècle. Elle fut étendue à l’Eglise universelle par le Pape Innocent XI en 1683. Ce fut à dans le contexte historique de protection la Chrétienté à l’occasion de la victoire du roi de Pologne Jean Sobieski à la tête de ses fameux hussards ailés, sur les troupes ottomanes lors du siège de Vienne. Une charge de cavalerie mémorable ! Mais dès les pères de l’Eglise, les chrétiens commencèrent à méditer sur le sens du Nom de Marie, notamment avec saint Ambroise au ivesiècle, je cite : « O Marie, votre nom est un parfum qui répand la suave odeur de la divine grâce. Qu’il descende donc sur moi, ce parfum céleste et qu’il pénètre jusqu’aux dernières fibres de mon âme[1] ! » C’est pourquoi la prière du « Je vous salue Marie » est porteuse de la dévotion au S. Nom de Marie. Elle a été initiée par l’Ange Gabriel, dont les paroles sont rapportées dans l’Evangile de S. Luc au moment de l’Annonciation. Etant donné la place que cette prière occupe dans la piété populaire, on peut dire que ce nom ne manque pas de vénération à travers les âges. Le prénom « Marie » figure parmi les prénoms de fille les plus donnés à travers l’Histoire, à cause de la notoriété de la sainte patronne des destinataires. Il figure encore aujourd’hui parmi les cinquante prénoms les plus attribués et il est aussi donné aux hommes dans les prénoms composés comme Jean-Marie ou Pierre-Marie ; et en fait n’importe quel autre prénom peut être complété par celui de la mère de Dieu, ce qui se fait bien dans la vie religieuse notamment. Mon épouse porte d’ailleurs ce beau prénom, ce qui lui vaut d’être fêtée au moins une fois par mois tant les fêtes de Marie reviennent souvent dans le calendrier liturgique (trois fois rien qu’en septembre…). Le nom a un rapport étroit avec l’identité d’une personne et avec sa mission. En effet dans de nombreuses cultures donner un nom n’est pas un geste anodin. Parfois, même plusieurs années peuvent passer avant que le nom soit donné pour qu’il corresponde à l’identité de l’enfant qui se révèle progressivement. Dans la Bible le don du nom est un acte symboliquement très fort car il exprime à travers lui une connaissance d’une personne sur laquelle on peut ainsi exercer un certain pouvoir. C’est pourquoi on ne nomme jamais Dieu, car cela signifierait que l’on prétendrait avoir un certain pouvoir sur lui. Il faut revenir au texte de Gn 2 (19-20) pour comprendre que le fait de nommer relève du pouvoir créateur. Dieu crée les animaux et les fait passer devant Adam dans l’idée qu’ils puissent lui être une aide assortie. Adam quant à lui doit les identifier et les nommer. Cette action est interprétée comme étant sa participation à l’œuvre créatrice, une participation qui vient achever la création. On peut relire le travail du naturaliste en biologie comme étant le prolongement du geste adamique de nomination. Le scientifique dont le travail est de nommer les êtres naturels et de mettre des mots sur les phénomènes naturels participe donc de l’action de création. Ainsi quand des parents donnent son nom à son enfant, alors qu’ils ont déjà procréé en collaborant à la création d’une nouvelle personne humaine, voilà qu’en plus ils apportent une touche spécifique de participation à la création de leur enfant. Les parents de Marie participent donc à la création continuée en donnant une part de l’identité de leur fille. Myriam en Hébreux, Mariam en Araméen, a plusieurs étymologies. Il signifie : « celle qui élève », mais une racine égyptienne peut lui conférer le sens de « bien aimée ». Une autre racine : « mara », signifie : « celle qui est belle ». Mais cette même racine signifie aussi « celle qui est corpulente ». Hé oui, les deux sens sont liés car les femmes corpulentes de l’Antiquité étaient considérées comme étant les plus belles et les plus désirables. Dans une civilisation du manque, celles qui sont bien nourries sont désirables car disposent de conditions plus favorables pour donner la vie et nourrir leurs enfants avec abondance et richesse. Il y a donc un rapport entre être grasse et être gracieuse dans l’étymologie du nom de Marie. Dans le nom donné par ses parents, Marie est reconnue comme belle et gracieuse. Or dans l’évangile de S. Luc, Dieu lui donne aussi un nom : « kékaritoménè », apporté par la parole de l’ange Gabriel et il signifie « pleine de grâce ». C’est ici un nom lié au projet de Dieu sur elle qu’elle devienne la mère de Dieu, la mère du Sauveur. Dieu achève la création de Marie en lui donnant ce nom qui prolonge celui qui fut donné par ses parents. La beauté de la belle est achevée par le don de toutes grâces dont elle est comblée. Ces grâces qui la disposent à devenir la Mère du Fils de Dieu. Or la naissance du Verbe incarné est lui-même un acte d’achèvement de la

[1] Saint Ambroise de Milan, De institutione virginis et S. Mariae viirginitate perpetua, I, 13.

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