Chronique d’écologie intégrale – 10 Août 2024 – Mémoire facultative de S. Maxime le Confesseur,

Chronique d’écologie intégrale – 10 Août 2024 – Mémoire facultative de S. Maxime le Confesseur,

Chronique d’écologie intégrale du samedi 10/08/2024, Mémoire facultative de S. Maxime le Confesseur

D’après de récentes découvertes, S. Maxime le Confesseur, fêté le 13 août, serait né en Palestine vers 580 d’un père Samaritain et d’une mère perse, esclave et chrétienne. Il est confié à l’abbé d’un monastère palestinien, mais les invasions perses et la prise de Jérusalem en 614 lui font quitter le pays pour rejoindre un monastère de Constantinople. Il se rapproche ainsi de la cour impériale. Mais de nouvelles attaques des Perses et des Avars en 626 le font encore quitter son monastère pour rejoindre l’Afrique du Nord près de Carthage. Son engagement théologique pour la défense de l’orthodoxie devient un engagement politique quand il s’agit de contredire l’empereur qui devient hérétique… Ainsi Saint Maxime devient-il l’adversaire du monoénergisme, et du monothélisme, pour professer qu’en Christ, sont bien présentes les deux énergies créés et incréées, et les deux volontés, divines et humaines de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. Pour ce faire il participe au concile de Latran en 649 aux côtés du pape Martin ier contre l’empereur Constant favorable au monothélisme. C’est à partir de 655 qu’il commence à être persécuté par le pourvoir politique pour ses convictionsthéologiques. Il est convoqué à Constantinople pour y être jugé, condamné à l’exil, mais il y est torturé et meurt de ses blessures, dont notamment l’arrachage de la langue, le 13 août 662en Asie Mineur. Il est l’auteur d’une œuvre théologique importante par sa synthèse qui influença beaucoup les théologies médiévales, occidentales et orientales pour la suite des âges, avec notamment : les Centuries sur la Charité, les Questions à Thalassios, les Ambiguaà Jean et à Thomas, un Commentaire du Notre Père, et une Mystagogie. Il fut traduit en latin au ixe siècle par Jean Scot Erigène, et influença la pensée de S. Thomas d’Aquin car Maxime est un Père grec qui introduisit déjà la pensée d’Aristote dans sa boîte à outils philosophique aux côtés du platonisme et du néoplatonisme. Il nous intéresse plus particulièrement car sa théologie eschatologique de la création et son anthropologie sont une grande inspiration pour penser la bonne nouvelle de la création de l’écologie intégrale. Dans une perspective œcuménique, il très cité dans l’écothéologie orthodoxe contemporaine, comme chez mon collègue et ami suisse, Michel Maxime Egger. Je voudrais retenir deux aspects importants de son œuvre à la suite de Jean Bastaire. La première est que la création tout entière rend hommage au Créateur, elle lui est transparente. La Création est faite pour voir Dieu en elle et par elle. Sa fonction est donc éducatrice pour celui qui en est le lecteur : la créature humaine. Je cite le Confesseur : « Le Créateur des êtres n’est pas seulement célébré à haute voix par les créatures muettes et révélé par leurs idées immanentes, mais l’hommes lui aussi éduqué par les lois et les mœurs naturelles des choses, trouve en elles un chemin d’enseignement facile vers Dieu. » Maxime s’inscrit dans cette idée très forte dans Laudato si’ que la nature est comme un livre dans lequel le Créateur se donne à connaître. Mais l’enseignement le plus important de notre saint, porte peut-être sur la place de l’être humain dans la création afin de nous aider à comprendre ce que le pape François appelle l’anthropocentrisme situé dans l’exhortation apostolique Laudate Deum (67). C’est toute la création qui est sauvée et divinisée en Christ pas uniquement les personnes humaines, mais, cela ne se réalise pas sans la médiation de la personne humaine. Je cite le commentaire de Jean Bastaire : « La vocation de l’homme ne se réduit pas à atteindre sa propre fin dans le Christ. Elle est aussi de permettre à tous les êtres d’atteindre la leur qui est au fond identique, puisque par l’homme toutes les créatures sont appelées, chacune à sa mesure à être divinisées. » Cela est rendu possible par le fait que l’homme est chez Maxime, un « anthropocosme ». C’est-à-dire que toute la création est résumée dans la créature humaine. Et par un jeu de correspondance symbolique mais non moins efficace, si l’être humain est sauvé, alors c’est toutes les créatures représentées en lui qui le sont aussi. Je cite Maxime : « La multitude de celles-ci font l’unité des unes avec les autres et convergent entre elles autour de l’unique nature de l’homme, [de manière à ce que] Dieu soit tout en tous en comprenant tout en Lui. » En divinisant la créature humaine par la résurrection du Christ, c’est toutes les créatures qui prennent part à la vie divine et sont aussi divinisées. Il y a donc ici deux bonnes nouvelles de, et pour la création : premièrement, les créatures sont jugées dignes par Dieu de participer à la vie divine, alors respectons les en tant que tel dès aujourd’hui. Deuxièmement, c’est par le service de la domination de la création par la créature humaine que ce projet de divinisation de la création est rendu possible. Soyons fidèle à notre vocation.

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