Chronique d’écologie intégrale – 08 Septembre 2025 – Fête de la nativité de la BVM

Chronique d’écologie intégrale – 08 Septembre 2025 – Fête de la nativité de la BVM

Chronique d’écologie intégrale du Lundi 08 Septembre 2025, Fête de la nativité de la BVM

La fête de la nativité de Marie a lieu le 8 septembre. Elle est fêtée depuis le vie siècle à Jérusalem dans la basilique de la nativité qui porte actuellement le nom de S. Anne, la maman de Marie. Alors évidemment les évangiles ne disent rien de la naissance de la sainte Vierge, ce sont les évangiles apocryphes qui en témoignent et indiquent que ses parents furent S. Anne et S. Joachim. On associe avec la naissance de Marie, le commencement de l’œuvre du salut. La liturgie byzantine parle ainsi de « prélude de la joie universelle. » Les textes de la liturgie de ce jour mettent l’accent sur l’enracinement de la venue de Jésus dans l’épaisseur d’une histoire humaine, l’histoire d’un peuple en attente de la venue de son Sauveur. Marie représente ce peuple en attente ; et le fait de se focaliser sur la naissance de Marie indique que Jésus provient d’une lignée de personnes bien concrètes qui sont passées par toutes les phases de la vie humaine de la naissance à la maturité en passant par la croissance. Le livre du prophète Michée insiste, ainsi que l’Evangile selon S. Matthieu, sur la filiation de Jésus dans la lignée de la tribu de Juda. Or Marie n’appartient pas à cette tribu, mais plutôt à celle des Lévites. En effet elle appartient à une famille de prêtre si l’on en juge par le fait que sa cousine Elisabeth est-elle-même mariée au prêtre Zacharie. D’autres indices permettent de le dire. Cette filiation de Jésus, à travers des familles humaines que l’on semble arriver à identifier et à remonter comme le fait l’évangile, montre bien que l’histoire de l’ascendance de Jésus n’est pas complétement pure. Certain de ses ancêtres étaient même des personnes peu recommandables, comme certains rois d’Israël infidèles à l’alliance, ou encore des femmes à la vertu incertaine. Cet enracinement montre bien que même la famille de Jésus a besoin du salut qu’il apporte comme le précise S. Paul dans le deuxième choix de première lecture possible pour la messe de cette fête. Plus que sur la prise au sérieux d’une histoire, l’évangile insiste sur le fait que par Marie, ce sont les Ecritures et ses promesses qui se réalisent comme le résume en ce verset, je cite : « Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils » (Mt 1, 23). En Marie, ce n’est pas seulement dans la chair d’un homme que le Verbe divin s’incarne, mais dans la chair d’une histoire qui porte l’attente et l’espérance d’un peuple. Allons plus loin. En Marie, le Verbe s’incarne aussi dans la chair du monde et son histoire naturelle. En effet, il n’y a pas que les peuples humains qui ont une histoire, il y a aussi la nature qui se développe sur la planète terre, et il faut aller jusqu’à la totalité de l’univers matériel qui connaît une histoire de diversification et de différenciation depuis le début explosif de son existence, tel que la physique peut le décrire et dater d’il y a quatorze milliards d’années. L’enjeu du big bang c’est de produire de conditions physiques favorable à l’existence de la vie, des lois bien réglées. L’enjeu de l’histoire des galaxies c’est de produire une planète dans un système solaire qui soit propice à l’accueil de la vie biologique. L’enjeu de l’histoire de la vie sur la terre, c’est de produire un être vivant qui soit apte à accueillir Dieu dans sa vie, la créature humaine capable de Dieu. L’enjeu de l’histoire de l’humanité est de de fournir un peuple dans lequel la promesse divine du salut soit accueillie : le peuple Hébreux. L’enjeu de l’histoire du peuple Hébreux est de produire cet être si original et singulier dont on dit qu’elle est l’immaculée et donc apte à accueillir le Sauveur dans sa chair : la Bienheureuse Vierge Marie. Il me semble donc important de resituer l’histoire de la naissance de Marie dans son contexte le plus large possible en montrant l’imbrication des ces différentes histoires qui donnent un sens et un mouvement à l’ensemble de la création. Cela met un point d’orgue assez résonnant sur la naissance de Marie qui vient achever et accomplir tout ce pour quoi la création a été voulue par Dieu. Pour les Pères de l’Eglise, Dieu crée en envisageant d’abord la finalité de la création : la venue du Christ dans la chair, le reste n’est que la somme des moyens pour y parvenir, mais permet de comprendre que derrière Marie, c’est toute la création qui s’est préparée à accueillir son Créateur en sa propre chair. La naissance de Marie, est en fait l’événement qui détermine et qui affirme que non seulement le peuple juif est prêt à accueillir le Messie dans son histoire, mais que c’est toute la création qui est prête et qui a les yeux tournés vers Marie, l’écrin dans lequel le Verbe va pouvoir prendre corps humain, et donc corps de créature. Comme S. François d’Assise l’avait bien compris, il ne faut pas moins que le bœuf et l’âne à la crèche pour être témoins, au nom des créatures non-humaines et vérifier que Marie accomplit bien sa mission cosmique de mère du créateur. Car par Marie au matin de Noël, c’est toute la création qui accouche de son Créateur et Sauveur.
 

Un Commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *