Chronique d’écologie intégrale – 08 Février 2025 – Mémoire obligatoire de S. Jean Bosco, prêtre

Chronique d’écologie intégrale – 08 Février 2025 – Mémoire obligatoire de S. Jean Bosco, prêtre

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Chronique d’écologie intégrale du samedi 08 Février 2025, Mémoire obligatoire de S. Jean Bosco, prêtre

Nous avons fêté le 31 janvier la mémoire de S. Jean Bosco. Il est né à Castelnuovo (Chateauneuf) près de Turin le 16 aout 1815. Issu d’une famille paysanne modeste, allant à l’école quand les travaux de la ferme le permettaient, il a dû travailler pour payer ses études. Mais il est entré au séminaire de Turin en 1835 pour être ordonné prêtre en 1841. Il est désormais connu sous le nom de Don Bosco. C’est à la suite d’une rencontre avec un jeune ouvrier orphelin qu’il décide de se consacrer à l’éducation, en particulier des abandonnés, et ceux qui n’étaient pas préparés aux conditions difficiles de l’industrie naissante, à l’aube de la deuxième révolution industrielle. C’est pourquoi il ouvre en 1844 l’oratoire de S. François de Sales pour accueillir des jeunes garçons dans le besoin. Il fonda la société de S. François de Sales ou des Salésiens de Don Bosco en 1859 pour le service de l’éducation de la jeunesse. La congrégation des Filles de Marie Auxiliatrice est créées en 1872 avec l’aide de S. Marie-Dominique Mazzarello pour l’éducation des jeunes filles. Sa congrégation connaît une expansion fulgurante à travers l’Italie, l’Europe et le monde entier. Elle compte des milliers de membres. Il meurt en 1888, épuisé, après avoir sillonné le monde et fondé des écoles, jusqu’en Terre de Feu. Il est canonisé en 1934 et proclamé patron des apprentis par le pape Pie XII en 1958. Il est également appelé le « maître de la spiritualité des jeunes ». Sa pédagogie vise à faire de la personne « un honnête citoyen parce que bon chrétien » et le modèle en est donné par le Ps 111 (, 5) qui est chanté pendant la messe du jour « L’homme de bien compatit et partage, il mène honnêtement ses affaires. » Parmi les jeunes dont il a eu la charge, on compte S. Dominique Savio dont il écrit le témoignage de vie. Il est également l’auteur d’une œuvre considérable sur l’éducation chrétienne. L’action de Don Bosco s’inscrit ainsi dans le domaine l’éducation, mais ici, je suis frappé de voir qu’il s’agit plutôt d’une initiative de mise en œuvre de la doctrine sociale de l’Eglise en mode « hôpital de campagne » ! En effet, le grand texte de Léon XIII sur les choses nouvelles dans le champ social date de 1891, justement en réponses aux nouvelles questions que posent la société industrialisée, après déjà cinquante ans de recul. Pas de recul pour Don Bosco, le besoin est immédiat : l’éducation à donner aux jeunes ouvriers, souvent exploités par les acteurs de la civilisation industrielle naissante, est une action de justice sociale ! Il s’est distingué, à l’époque par le souci d’équilibre et du développement intégrale de la personne et des différents aspects de la vie des écoliers, entre temps d’apprentissage, temps de détente, temps d’instruction religieuse et dans tout cela, une grande proximité avec les enfants. Or la doctrine sociale de l’Eglise est justement le contexte de naissance de l’écologie intégrale. Je retiens de Don Bosco cette phrase qui pourrait bien trouver son application dans le registre de la mise en œuvre de l’écologie intégrale : « Il est difficile, quand on punit, de conserver le calme nécessaire pour qu’on ne s’imagine pas que nous agissons pour montrer notre autorité ou pour décharger notre emportement[1] ». Pourtant en période de crise écologique, on serait bien tenté de déployer une écologie punitive et autoritaire… sous l’effet de la passion et du zèle pour le soin de la création. Mais en termes de posture de domination, je trouve que la suite est encore plus intéressante : « Considérons comme nos enfants ceux sur lesquels nous avons un pouvoir à exercer. Mettons-nous à leur service, comme Jésus qui est venu pour obéir, non pour commander. Redoutons ce qui pourrait nous donner l’air de vouloir dominer, et ne les dominons que pour mieux les servir[2] » ; et ce à l’image du Christ. Voilà qui me semble être une merveilleuse interprétation, du commandement à la domination de la création donnée en Gn 1. Le domaine de l’éducation des enfants peut ainsi venir au secours de notre rapport biaisé avec les créatures. L’éducation portée par les chrétiens est le lieu par excellence de la mise en pratique de l’évangile de cette mémoire : « laissez les enfants venir à moi » dit Jésus. Et cela m’éclaire sur un des sens du chapitre 6 de l’encyclique Laudato si’. Eduquer les enfants à l’écologie intégrale participe de cette imitation du Christ qui les accueille comme il accueille le Royaume de Dieu, d’autant plus que l’éduction des enfants nous dispose en retour comme nous venons de le voir, à une bonne

[1] . « Lettre de S. Jean Bosco à ses confrères. »

[2] . Idem.

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