*Chronique d’écologie intégrale – 07 Octobre 2025 – Mémoire obligatoire de la Bienheureuse Vierge Marie du rosaire

*Chronique d’écologie intégrale – 07 Octobre 2025 – Mémoire obligatoire de la Bienheureuse Vierge Marie du rosaire

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Chronique d’écologie intégrale du mardi 07 octobre 2025, Mémoire obligatoire de la Bienheureuse Vierge Marie du rosaire

La mémoire de Notre Dame du Rosaire est célébrée le 7 octobre. Instaurée par le pape Grégoire XIII elle célèbre la victoire de Lépante le 7 octobre 1571, une bataille maritime opposant l’armée des chrétiens d’Europe à celle des Turcs, bataille à laquelle la France ne participa pas, soit dit en passant. Cette fête signifie que c’est bien l’intercession de Marie qui a permis d’emporter la victoire. Mais cette fête revêt un sens bien plus profond quand on se rappelle que le rosaire est fait pour nous faire méditer les mystères de la vie du Seigneur. Les mystères joyeux de la naissance et de l’enfance de Jésus, les mystères douloureux de sa passion et les mystères glorieux de sa résurrection. Auxquels se rajoutent, par l’action de S. Jean-Paul II en 2002, les mystères lumineux de la vie publique de Jésus. Cette fête nous met donc en présence de Marie qui médite toutes les choses de la vie de son Fils dans son cœur, elle nous invite à la rejoindre et à s’unir à elle dans sa prière comme les disciples le firent au jardin des Oliviers juste après l’Ascension. C’est la dernière de fête mariale du calendrier romain, en ce mois d’octobre qui est traditionnellement le mois du rosaire. Méditer les mystères de la vie du Seigneur c’est en quelque sorte faire le bilan de l’année liturgique qui suit le même mouvement. A l’origine, le rosaire comportait cent cinquante Je vous salue Marie qui devaient récapituler les cent cinquante psaumes du bréviaire et pouvaient être récités, notamment par les frères convers, hors du chœur du monastère. La tradition remonte à S. Dominique au xiiie siècle comme initiateur puis avec le dominicain Alain de la Roche au xve siècle. La forme actuelle du rosaire a été fixée xvie siècle avec ses alternances de Notre Père, de Je vous salue Marie et de Gloire au Père. Peut-on faire de cette prière un élément de la spiritualité écologique de la création dans l’esprit du Ch. 6 de Laudato si’ ? Rien que le nom « rosaire », qui vient du latin rosarium, signifie couronne de roses et nous connecte à la création. Nos prières sont présentées comme un bouquet de roses au parfum agréable à Dieu. Récemment deux initiatives d’élaboration de pratiques spirituelles à dimension écologique ont attiré mon attention : le « chapelet[1] Laudato si’ » qui vient des milieux ignaciens et qui est relayé par le Mouvement Laudato si’ ; et le « rosaire pour la sauvegarde de la création » de Pierre-Paul Renders[2] dans son livre : Prières pour la création dans l’esprit de Laudato si’. Le premier ne prend du chapelet que le nom et consiste en une répétition de certains vers du cantique des créatures de S. François d’Assise. Il est présenté comme suit par ses promoteurs : « En priant le Chapelet, nous pouvons cultiver notre capacité à contempler le don de la création avec étonnement, émerveillement et gratitude, et, comme saint François, à considérer la création comme notre frère et notre sœur. C’est cette “spiritualité écologique” dont parle le pape François dans Laudato si’ qui peut renforcer notre foi et d’où naissent les motivations pour alimenter la passion de la préservation du monde. » Ce n’est d’ailleurs pas exceptionnel comme pratique car il existe de multiples formes de chapelets, comme celui à saint Michel par exemple. La deuxième initiative est en revanche un rosaire commenté du point de vue de l’écologie intégrale, ce qui colle plus à notre fête du jour. Il s’agit pour Pierre-Paul Renders de, je cite : « faire se rencontrer cette arme spirituelle séculaire et notre désir de conversion écologique[3] ». Il propose une méditation en « double contemplation, un aller-retour en miroir : se concentrer sur la vie de Marie et de Jésus et pour ensuite élargir la vision à la création tout entière […]. Chacun des mystères est proposé comme une clé de lecture pour découvrir dans le créé le Christ vivant souffrant et salvateur[4] ». Pour chaque mystère la même structure de médiation des proposée : merci, pardon, s’il te plaît. Les mystères joyeux sont présentés comme un « voyage dans les miracles du cosmos ». Les mystères lumineux proposent un « Voyage dans les miracles du monde vivant ». Les mystères douloureux son quant à eux dédiés au « Voyage dans les miracles de l’humanité. Et les mystères glorieux, sont commentés sous l’angle du « Voyage dans les miracles de l’invisible ». Chacune des quatre divisions est introduite par des paragraphes de Laudato si’ et chacun des mystères par un ou plusieurs versets bibliques. Cette pratique renouvelée du rosaire permettra de suivre cette recommandation du pape François dans Laudato si’ (241) : « Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement, mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés. »

[1] . « Chapelet Laudato si’ », Mouvement Laudato si’, 13/05/2025, https://laudatosimovement.org/fr/download/le-chapelet-laudato-si/, consulté le 7/10/2025.

[2] . Pierre-Paul Renders, Prières pour la création dans l’esprit de Laudato si’, Nouan le Fuzelier, EdB, 2022, p. 15-111.

[3] . Ibid., p. 18.

[4] . Ibid., p. 19.

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