Chronique d’écologie intégrale – 26 octobre 2024 – Solennité de la Toussaint

Chronique d’écologie intégrale – 26 octobre 2024 – Solennité de la Toussaint

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Chronique d’écologie intégrale du samedi 26 Octobre 2024, Solennité de la Toussaint

Nous allons bientôt fêter la Toussaint, comme chacun sait le premier novembre prochain. Mais ce n’est que depuis le viiie siècle qu’en Occident nous avons placé cette solennité à cette date alors que les premières commémorations des martyrs avaient lieu le dimanche après la pentecôte à partir du ive siècle. Nous fêtons tous ceux dont l’Eglise nous dit qu’ils sont présents dans la gloire auprès du Père, dès à présent, et aussi tous les inconnus qui y sont par la grâce de Dieu. C’est donc tout le sanctoral du calendrier liturgique ramassé en une seule fête. Il faut bien prendre conscience d’une chose : cet état actuel des saints n’est pas définitif car la résurrection de la chair n’a pas encore eu lieu. C’est-à-dire qu’ils sont dans un état transitoire dans lequel leur âme, leur esprit et leur corps n’ont pas été réunis et glorifiés ensemble dans la résurrection. Prenons en effet les béatitudes énoncées par Jésus dans l’évangile de ce jour. Ceux qui pleurent ont certainement été consolés par cette situation de béatitude, même sans leur corps. Il est clair que s’ils sont là, les saints ont obtenu miséricorde, de même les cœurs purs voient Dieu et les affamés et assoiffés de justices, s’en trouvent rassasiés quoi que l’épitre de Pierre nous enseigne que la réalisation de cette promesse n’aura lieux que sur « une terre nouvelle ». Mais qu’en est-il de ceux qui attendent le royaume de Dieu et les doux qui doivent hériter de la terre… Tant que la résurrection de la chair n’a pas eu lieu, il est clair que le royaume de Dieu n’est pas encore accompli et qu’il n’y a encore aucune terre à hériter ! La toussaint est alors une fête qui nous renvoie dans l’espérance à une autre solennité qui est celle du Christ roi de l’univers au dernier dimanche du temps ordinaire. C’est justement la commémoration de cet événement attendu qu’est la venue du Christ ressuscité dans la gloire, venu pour juger l’univers et le transfigurer dans la gloire du Père, en passant par la résurrection de la chair, en particulier la nôtre. Alors en attendant que nous enseignent les lectures de ce jour ? Par exemple que nous sommes en attente de la grosse crise écologique finale à côté de laquelle celle que nous vivons fait très pâle figure. Je cite la première lecture : « il cria aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de faire du mal à la terre et à la mer : « Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu. » » Cela signifie que nous ne sommes pas encore à ce stade parce que la crise que nous aurons à endurer sera d’une échelle bien plus considérable, à l’échelle de la création tout entière. Le chapitre 21 de l’Apocalypse nous décrit la fin des anciens cieux et de l’ancienne terre, leur anéantissement, pour qu’adviennent les ceux nouveaux, la terre nouvelle et la Jérusalem céleste. Cela signifie la mort de la création ancienne pour l’avènement d’une création nouvelle, glorifiée par le Seigneur, un peu comme une résurrection quoi. Le Psaume 23 nous enseigne que l’humanité n’est justement pas propriétaire de la création : « Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! » Cela nous inclut au passage. La maison commune est avant tout celle de Dieu qui en dispose comme il veut. Nous ne nous sommes pas donné la terre à nous même, nous en sommes pas la source, mais c’est bien lui, car, je cite : « C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots. » En d’autres termes c’est lui le créateur et pas nous. Il a donc le vrai pouvoir de détruire et de renouveler ce qu’il a fait advenir dans l’existence en créant. Mais comme nous le rappelle saint Jean dans la deuxième lecture, ne nous emballons pas sur les modalités opératoires de la transformation du monde et de la résurrection de notre propre corps, soyons déjà contents de savoir dans la foi que cela arrivera, mais les détails ne nous sont pas connus, je cite : « Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. » On sait au moins une chose, nous serons semblables au Christ ressuscité. Alors que signifie l’héritage de la terre pour les doux à nous qui sommes encore dans le temps de l’Eglise militante ? Cela signifie que dans la cadre d’une éthique et d’une spiritualité de l’écologie intégrale, la douceur est une vertu chrétienne à dimension écologique ! Jésus le dit lui-même, « venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau car je suis doux et humble de cœur. » (Mt 11, 28-30) Ceux qui imitent cette qualité de Jésus Christ se voient donc faits héritiers de la terre, ce qui dans notre contexte indique la création nouvelle à venir. La douceur indique une qualité de relation que nous pouvons mettre en œuvre avec nos frères et sœurs en humanité dans le cadre d’une fraternité universelle. Mais elle est à mettre également en œuvre dans nos relations avec les créatures non-humaines dans le cadre d’une fraternité cosmique. En effet, cette douceur préfigure et anticipe les relations que les créatures glorifiées – tous les saints aussi – entretiendront dans la création nouvelle qui est une création réconciliée.

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