Chronique d’écologie intégrale – 25 Décembre 2024 – Solennité de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, Messe du Jour de Noël

Chronique d’écologie intégrale – 25 Décembre 2024 – Solennité de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, Messe du Jour de Noël

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Les témoins du Verbe incarné [1] 25 décembre, Solennité de la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, Messe du Jour de Noël

Du Verbe à la Croix[1]

Is 52, 7-10
Psaume 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6
He 1, 1-6
Jn 1, 1-18
 
Le psaume du jour de Noël nous le dit : « La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. » En ce jour, de quelle victoire peut-il s’agir ? La victoire est un thème bien plus présent en ce qui concerne la fête de Pâques et le temps précédent de la passion avec le thème de la croix victorieuse. C’est la Résurrection qui est la victoire ultime dont la croix est le symbole annonciateur. Cela signifie-t-il que la naissance d’un petit bébé dans la paille de la crèche est de la même nature que la croix ? N’est-elle qu’un symbole de la victoire ou déjà une victoire en soi ? D’abord, il faut resituer la naissance de Jésus dans un double mouvement, celui de l’Incarnation qui est aussi une étape de la Rédemption. En effet, il est traditionnel de dire que la croix apporte la rédemption de nos péchés, c’est en ce sens qu’elle apporte une victoire. Or sans l’Incarnation de Dieu en un homme pas de Rédemption possible. Ensuite rappelons que la croix est un abaissement selon saint Paul au Eph. Or cet abaissement commence justement avec l’Incarnation, la naissance de Dieu enfant est un abaissement qui permet et annonce celui de Jésus sur la croix. Les bergers peuvent bien glorifier le Rédempteur d’Israël et de l’humanité tout entière. Mais l’Incarnation et la naissance de Dieu parmi les hommes est déjà une victoire en soi ! C’est la victoire du projet d’union de Dieu avec toute la création. En la personne humaine composée de tous les éléments de la création, c’est Dieu qui rejoint le statut de créature et de toutes les créatures. C’est pourquoi dans la crèche, selon l’inspiration de saint François d’Assise, il faut qu’il y ait l’âne et le bœuf. C’est à travers leurs yeux que les créatures non-humaines contemplent la victoire de Dieu, c’est à travers leurs yeux que « La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. » En effet, d’après saint Irénée, par l’Incarnation Dieu réalise une récapitulation de toute la création : à travers et par les éléments de la création présents dans Jésus, la création est rassemblée symboliquement dans la personne de Jésus et ainsi entièrement unie à Dieu et sanctifiée par lui. Cette Incarnation qui sanctifie la création est un acte de création nouvelle qui rend possible alors la transmission de la vie divine pour la transfiguration de la création qui commencera alors avec la Résurrection de Jésus, puis le baptême des premiers disciples dans la Pentecôte. On comprend ainsi que la fête de Noël a tout à voir avec la bonne nouvelle de la création qu’enseigne le pape François dans LS au ch. 2. La naissance de Jésus, Dieu fait homme, est une bonne nouvelle pour la création et toute créature. Que Noël concerne la bonne nouvelle de la création, l’évangile du jour et la 2ème lecture tirée de l’épitre aux Hébreux sont encore plus explicite à ce sujet !.. Quoique d’une manière plus théologique encore. En effet, le prologue de saint Jean nous livre un enseignement qui a de quoi nous faire tomber à la renverse tellement c’est puissant : Christ Jésus, c’est Dieu fait homme, c’est même la Parole de Dieu faite homme, cette même parole qui est le principe et la médiation divine de la création. « Et le Verbe était Dieu, et par lui tout est advenu dans l’existence, et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. » A chaque fois que je réalise cela, ça me donne des frissons, c’est juste vertigineux. Jésus, c’est toute la parole créatrice qui s’est faite homme. Jésus, le petit bébé, là, dans la crèche, c’est l’expression d’une parole qui a formé, au sens de donné sa forme et même sa consistance à tout l’univers créé. Jésus bébé, c’est l’archétype en miniature, en condensé de toute la création, du commencement jusqu’à sa fin. Jésus bébé condense au moins jusqu’à aujourd’hui, une quinzaine de milliards d’années d’histoire et de déploiement physique de l’univers enfin, de ce que nous en connaissons, ce qui n’est pas grand-chose par rapport à ce que la physique nous dit de l’univers. Et ce n’est pas la deuxième lecture qui va me contredire. Dans l’épître aux Hébreux nous pouvons lire, je cite : « Il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. […] le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante. » Déjà dire « les mondes », c’est dire bien plus que celui qu’on observe et connait. Quand je pense que les auteurs de la théorie du multivers ont développé l’idée d’une multiplicité de mondes physiques, aux lois de la nature différentes, pour dire que le nôtre possède celles que nous connaissons, juste par hasard… Ce serait un argument supplémentaire pour dire que Dieu n’existe pas. Ça tombe à l’eau. Dieu a très bien pu créer une multiplicité de mondes aux caractéristiques différentes parce qu’il le peut. Mais cette citation de Hé va encore plus loin. Quand Jésus parle, sa parole est créatrice ici est maintenant, son enseignement crée quelque chose de nouveau, au moment même où il la prononce. Elle crée toute chose nouvelle en instaurant le RDD prémisses du monde à venir. Alors, quand le pape François nous invite à entrer dans le regard de Jésus sur la création pour mettre en œuvre l’EI, c’est une parole d’une portée théologie phénoménale, car il s’agit d’entrer dans le regard de celui-là même qui a conçu la création, celui qui en porte l’ordre, l’ordre que nous bafouons et déstructurons par notre participation à la crise écologique qui fait œuvre de décréation. Mais quand bébé Jésus pleure et babille, je me demande bien ce que sa parole peut bien créer à ce moment-là… joyeux Noël à tous et à toutes !
 
[1] Chronique d’écologie intégrale du mardi 24/12/2024

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