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Chronique d’écologie intégrale du samedi 07 Décembre 2024, Mémoire de Notre Dame de Guadalupe
Du 9 au 12/12/1531 à Mexico, la Bienheureuse Vierge Marie est apparue à Juan Diego, un amérindien de Mexico, sur le mont Tepeyac. Juan Diego est âgé de cinquante-deux ans fraichement converti et baptisé suite à une première évangélisation réalisée par les franciscains. Nous sommes dix ans après l’arrivée des conquistadors de Cortez. Et en dix ans, suite à cette apparition, neuf millions d’autochtones reçurent le baptême. Reconnue en 1666 par le pape Benoît XIV, elle fait partie des dix-huit apparitions de Marie reconnues par l’Église. Aujourd’hui, ceux sont vingt millions de personnes qui viennent en pélerinage à ce sanctuaire chaque année, c’est le plus grand sanctuaire marial du monde. Marie s’est présentée de la manière suivante, je la cite : « Je suis la parfaite et toujours vierge Marie, mère du vrai Dieu, le Seigneur du ciel et de la terre, je désire qu’à cet endroit on me construise une petite maison pour écouter en tant que mère compatissante les pleurs et les tristesses de ceux qui vont venir me voir. Va présenter cette demande à l’évêque de Mexico. » Alors ça ne marche pas trop et il faudra qu’il s’y prenne en plusieurs fois. L’évêque en effet refuse et lui demande un signe. Le 12 décembre, Marie apparaît de nouveau en venant à la rencontre de Juan Diego et lui demande d’aller cueillir des fleurs en haut de la colline, en décembre, en un endroit où ne poussent que des cactus… Il les trouve et Marie compose un bouquet qu’elle dépose dans le tablier, la tilma, de Juan Diego. Ce dernier amène cela à l’évêque. En déployant sa tilma, se dévoile également l’image de la Vierge devant laquelle l’évêque s’agenouille. Cette image comporte plusieurs aspects extraordinaires que la science n’a pas encore confondus. D’abord elle est composée de pigments inconnus sur terre. Ensuite les yeux de Marie reflètent ce qui était en face d’elle en 1531. Il y a de visibles par scanner treize personnes dans chaque œil. Ce sont les personnes qui étaient là quand l’image s’est imprimée. De plus, on trouve quarante-six étoiles sur le manteau de la Vierge qui correspondent à la position des constellations dans le ciel de Mexico, le 12/12/1531, au moment du solstice d’hiver. Cette image est à lire comme un pictogramme, dans un livre. Les aztèque ne connaissait pas l’alphabet. C’est pourquoi l’on peut dire que les aztèques ont reçu cette image comme un vrai message composés de symboles transmis et lisibles de la part de Marie. Cela veut dire que nous sommes en présence d’une action d’inculturation de la foi chrétienne, non par les missionnaires, mais par la Sainte Vierge elle-même, elle nous montre comment faire ! Cela est des plus intéressant en ce qui concerne le projet de l’écologie intégrale. En effet l’inculturation en est une des composantes importantes pour sa mise en œuvre, comme le pape François l’a montré dans son exhortation apostolique Querida Amazonia. En réponse à Envagelii Gaudium, l’annonce de l’évangile doit s’appuyer sur les cultures des peuples rencontrées et leurs aspirations spirituelles propres. Car ces aspirations sont porteuses de la sagesse divine qui s’exprime à travers elles. Cependant, tout n’était pas rose. Dans le contexte de l’époque il y avait de nombreux sacrifices humains qui se comptaient par dizaines de milliers par an, vingt-mille en moyenne à Mexico. Il est évident que c’est absolument dramatique mais arrêtons-nous une minute sur le contexte. Dans l’esprit des peuples premiers d’Amérique, que ce soit du nord ou du sud, les rites religieux à dimension cosmique avaient pour fonction de littéralement maintenir l’équilibre dans l’ordre du cosmos. L’enjeu est tel que si l’on cesse de répéter ces rites dans le rythme des saisons, année après année, génération après génération, ce n’est rien de moins que la menace du retour de la création dans le chaos qui se profile. Or dans la religion aztèque cela prenait la forme de sacrifices humains adressés au dieu de la guerre et du soleil Huitzilopochtli. Il faut bien avoir en tête que ces sacrifices n’avaient pas lieu dans toutes les pratiques amérindiennes, loin de là, cela prenait d’autres formes non sanglantes, et cela existe toujours aujourd’hui notamment en Amazonie. Or ces pratiques aztèques ont terrifié Cortèz, le chef de la colonisation mexicaine et ce à juste titre. Il y avait donc un enjeu de protection des personnes dans la lutte contre ces cultes, en plus d’un enjeu d’évangélisation. C’est pourquoi la vierge de Guadalupe porte avec elle le soleil qui est inscrit sur la tilma. En l’identifiant à Jésus, il s’agit de remplacer ce culte par celui du Christ. Un des symboles cosmiques de l’image de la tilma est posé sur l’abdomen de Marie qui est enceinte : c’est une forme circulaire avec quatre pétales autour qui s’appelle le « Nahui ollin ». Il représente le vrai dieu pour les aztèques, celui dont ils attendaient le retour, et en même temps c’est le centre du cosmos vers lequel tout l’univers converge. Ce symbole étant posé sur le ventre de Marie enceinte, il désigne bien l’enfant à naître, Jésus le Christ qui vient accomplir les attentes religieuses, spirituelles et cosmiques du peuple aztèque. On peut donc voir ici, dans la religion aztèque malgré les sacrifices humain, une préparation à l’évangile des semences du Verbe : ils avaient conscience que le vrai Dieu devait revenir. S. Jean-Paul II proclama ND de Gadalupe « protectrice des enfants à naitre » et « étoile de l’évangélisation » en 1999. Elle est à invoquer pour les maternités douloureuses et les questions du respect de la vie à naître ; ainsi que pour nos actions d’évangélisation et de réconciliation entre les différentes cultures.
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