*Chronique d’écologie intégrale – 25 Juillet 2025 – Fête de S. Jacques, apôtre

*Chronique d’écologie intégrale – 25 Juillet 2025 – Fête de S. Jacques, apôtre

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Chronique d’écologie intégrale du vendredi 25 Juillet 2025, Fête de S.
Jacques, apôtre

Ne confondons pas : pour le 25 juillet nous fêtons S. Jacques le Majeur, le frère de S. Jean, les fils de Zébédée et de Salomé. S. Jacques le Mineur est fêté le 3 mai en même temps que S. Philippe. S. Jacques le Majeur était donc pécheur sur le lac de Galilée et bossait avec Simon-Pierre et son frère André tout en habitant à Capharnaüm. S. Jacques fut témoin privilégié de la résurrection de la fille de Jaïre, de la transfiguration du Seigneur et du moment tragique de l’agonie de Jésus au Jardin des Oliviers, toujours en compagnie de S. Pierre et de S. Jean. On peut dire qu’il eut un traitement de faveur, bien qu’ayant aussi été traité de « Boanerguès » ou « fils du tonnerre » par Jésus, avec son frère Jean pour avoir demandé qu’une ville de Samarie soit foudroyée, car elle n’avait pas accueilli leur groupe en mission dans les parages. Par l’intermédiaire de leur maman Salomé, lors de la monté de Jésus à Jérusalem, ils ont fantasmé siéger à la droite et à la gauche du Seigneur dans son royaume. D’après le Livre des Actes des Apôtres (12, 2), il eut l’honneur d’être le premier apôtre à offrir sa vie en martyre pour le Seigneur, par décapitation en l’an 43 ou 44. Depuis le ixe siècle, la tradition veut que son tombeau soit situé à Compostelle en Espagne dont il est le saint patron. C’est pourquoi il est souvent représenté en pèlerin avec la fameuse coquille portant son nom. Il est donc l’objet d’une immense dévotion populaire si l’on en juge par le succès rencontré par le pèlerinage qui lui est associé, succès grandissant de nos jours car on estime qu’il y a plus de chrétiens pratiquant par pèlerinage sur les routes de Compostelle que dans nos églises le dimanche. La liturgie, via le psaume 125 nous donne des métaphores naturelles pour penser le ministère apostolique : les semailles et les moissons. Le ministère apostolique et pastoral s’apparente donc à un travail de la terre, lui aussi marqué par le péché d’Adam : « C’est dans la peine que tu […] tireras [du sol] ta nourriture, tous les jours de ta vie. » (Gn 3, 17) L’apôtre rencontre des épreuves dans l’annonce de la bonne nouvelle, et souvent il ne voit pas les fruits qui sont récoltés suite à ce labeur, parce qu’il a en plus été martyrisé, comme S. Jacques. Le ministère apostolique est en effet un ministère d’imitation du Christ par abaissement nous enseigne Jésus. C’est l’humilité et le service du Christ qui doivent guider l’être et l’action de l’apôtre selon les paroles de Jésus dans l’évangile de la messe du jour : « celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20, 27-28) Si l’apôtre est le premier des ministres ordonnés de l’histoire du Christianisme, en quelque sorte, le premier prêtre et évêque, alors on peut dire qu’il porte en lui l’archétype de ce que tout évêque tout prêtre et tout diacre devrait être aujourd’hui ; en particulier, vivre l’abaissement et incarner l’humilité dans le service du peuple de Dieu, à l’image de leur Maître. En ce sens ils sont constitués en modèle pour les fidèles. En effet, si la créature humaine est par création image de Dieu, elle reçoit la mission de la gouvernance de la création, comme un intendant, comme un roi, et aussi comme un prêtre. Or, le prêtre qui préside l’eucharistie représente le Christ pour l’assemblée, il est aussi celui qui représente l’assemblée devant Dieu en offrant sa prière. Ainsi la créature humaine représente-t-elle Dieu pour la création, et en retour elle représente toute la création devant Dieu pour porter sa louange, immanente et muette, dans sa prière vocale et verbale. Cela me permet de formuler l’idée suivante : ce que le prêtre est pour l’Eglise, l’être humain l’est pour la création. C’est-à-dire que l’être humain est prêtre de la création. Réciproquement, ce que l’humain est pour la création, le prêtre l’est pour l’Eglise, c’est-à-dire un bon gardien de la maison commune qu’est l’Eglise. Ainsi le prêtre reçoit-il une mission particulière, parmi toutes les autres : montrer au peuple de Dieu comment être un bon gardien de la maison commune de la création lorsqu’il prend soin de l’Eglise, en particulier en prenant la dernière place, celle de serviteur et d’esclave. De la même manière que le prêtre sert l’Eglise et son peuple, l’être humain doit servir la création. C’est cela le sens de la domination. Je trouve que c’est une belle solution pour renouveler la manière de vivre la vocation sacerdotale tant mis en difficulté aujourd’hui dans le contexte médiatique des abus de tous genres. Il me semble alors que la mise en œuvre de l’écologie intégrale dans les communautés, diocèses, paroisses, monastères, couvents, aumôneries, services et mouvements etc. sera une belle manière de soigner ce qui est blessé en eux en ces temps troublés qui sont les nôtres. Vous tous prêtres du Seigneur, montrez-nous comment prendre soin de la création.

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