*Chronique d’écologie intégrale* – 15 Août 2025 – Solennité de l’Assomption de la BVM, messe de la veille au soir

*Chronique d’écologie intégrale* – 15 Août 2025 – Solennité de l’Assomption de la BVM, messe de la veille au soir

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Chronique d’écologie intégrale – vendredi 15 Août 2025, Solennité de l’Assomption de la BVM, messe de la veille au soir

En la veille du 15 août, la liturgie de l’Eglise propose une première messe de la solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Et dans une première lecture elle choisit de considérer Marie, selon le thème traditionnel de l’arche de l’Alliance. « Foederis Arca » récite-t-on dans la litanie de la sainte Vierge. C’est une interprétation très figurative qui rend compte de la relation entre Marie et Jésus, son Fils à naître. A l’époque du roi David, l’arche de l’alliance est un meuble que l’on transporte et qui contient les rouleaux de la Loi dans laquelle est consignée l’Alliance conclue entre Dieu et son peuple. Or le Christ est en sa personne la Nouvelle Alliance conclue entre Dieu et son peuple. Le Christ est également le Verbe de Dieu, sa parole concentrée en un petit bébé. Marie est donc le support physique de la Parole de Dieu faite chair et qui accomplit l’Alliance nouvelle et éternelle. On peut donc dire que Marie enceinte joue le rôle de l’arche, une arche de chair et de sang. Le Ps 131 fait échos à la lecture en disant, je cite : « Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l’arche de ta force ! » Marie, comme une arche, est le lieu de la demeure de Dieu, de son repos : cette créature dont la perfection est l’aboutissement de tous les processus de la création continuée est un motif de réjouissance profond pour Dieu, un lieu de repos. Or dans l’Evangile de cette messe, il est encore question du rapport entre la femme et son enfant, celui que l’on nourrit au sein cette fois-ci. Le texte en est si court que l’on peut le reporter ici, je cite : « une femme éleva la voix au milieu de la foule pour […] dire [à Jésus] : “Heureuse la mère qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri !” Alors Jésus lui déclara : “Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent” ! » pourrai-je me risquer à en faire une lecture écofémniste ? On a tendance à opposer ces deux propositions : l’allaitement versus l’écoute de la parole de Dieu. Je pense que Jésus a trop de respect pour sa Maman et pour cette mère qui fait certainement l’expérience de l’allaitement, pour tout bonnement rabrouer son interlocutrice. Je pense qu’il opère un pas de côté pour souligner un aspect important de la relation à la Parole de Dieu. Se mettre à son écoute, c’est s’en nourrir aussi surement que pour l’enfant, coller sa bouche sur le sein de sa Maman. Un double rapport d’analogie que nous connaissons bien est ainsi constitué, à la manière de l’évangile de la Samaritaine au puis de Jacob. Cette dernière propose de l’eau à Jésus et Jésus en retour lui propose une eau de la Vie par laquelle elle n’aura plus jamais soif. L’eau de la samaritaine n’est pas mauvaise. Celle de Jésus est bien meilleure. Donner de l’eau à Jésus est une bonne chose, recevoir l’eau de la vie de sa part, c’est bien mieux. De même le lait maternel n’est pas mauvais, mais la Parole de Dieu est plus nourrissante. Donner le sein à quelqu’un de célèbre est une bonne chose, s’abreuver au sein maternel de Dieu en écoutant sa parole est encore plus important. Et justement Marie qui médita toute sa vie dans son cœur tout ce qui concernait Jésus, a été une de ses plus fidèles disciples. Le fruit de cette écoute contribue au fait de son Assomption. Elle qui participe désormais de la gloire de Dieu dans son corps et dans son âme. Dans son âme et dans son corps, il faut bien insister là-dessus. Le corps n’est pas à négliger dans la perspective de la résurrection. Par l’Assomption, l’allaitement trouve également sa glorification, notamment en tant que relation vitale et fondamentale de notre commune humanité, tant pour celui qui reçoit, que pour celle qui donne. Marie est transfigurée dans la gloire du Père en tant qu’elle a, entre autres, allaité Jésus. La béatitude de Jésus promise à ceux qui écoutent sa Parole implique que cette Parole concerne aussi nos corps et qu’elle n’est pas seulement nourriture pour l’âme. La parole de Jésus est créatrice et cela au moment même où elle est prononcée, elle réalise ce qu’elle annonce, en particulier la béatitude. Elle concerne le concret, de la vie et pourquoi pas les seins qui allaitent. Comme le dit S. Paul dans la deuxième lecture : « cet être mortel aura revêtu l’immortalité » (1 Co 15, 54), pourquoi ne pas penser la gloire immortelle des seins qui allaitent, de toutes celles qui ont donné la vie et allaité et qui sont entrées dans la gloire de Dieu pour avoir écouté sa Parole. Mais S. Paul nous met en garde. Ce qui est porté dans l’arche de l’Alliance de nos pères Hébreux, ce sont les rouleaux d’un livre, dans lequel est écrit un texte. Or d’après S. Paul : « ce qui donne force au péché, c’est la Loi. » (1 Co 15, 56) Il relève ce paradoxe qui fait que le moyen de Salut donné au peuple juif est aussi le moyen de sa perte par le péché, car la Loi est trop lourde à porter. On y fait forcément défaut. L’Alliance portée par Marie est, non pas un texte, mais une personne avec laquelle nous entrons dans une relation vitale. Ce qui rend vivant et heureux n’est pas uniquement d’observer la Parole de Dieu. Mais c’est l’écoute de cette Parole qui nous met en relation avec celui qui la prononce et qui accorde la béatitude. Jésus rajoute « et qui la garde », comme Adam qui reçoit le Jardin édénique de la création pour le cultiver et le garder.

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