*Chronique d’écologie intégrale* – 14 Août 2025 – Mémoire obligatoire de S. Maximilien Kolbe, prêtre et martyr

*Chronique d’écologie intégrale* – 14 Août 2025 – Mémoire obligatoire de S. Maximilien Kolbe, prêtre et martyr

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Chronique d’écologie intégrale – jeudi 14 Août 2025, Mémoire obligatoire de S. Maximilien Kolbe, prêtre et martyr

Le 14 août l’Eglise fait mémoire de S. Maximilien-Marie Kolbe. Raymond Kolbe est né le 8/01/1894 à Zdunska Wola dans une partie de la Pologne occupée par la Russie. En 1910 il entre au monastère des frères mineurs conventuels de Lwow et prend le nom de Maximilien-Marie. Il part à Rome pour étudier la théologie en 1912. Il y reçoit les doctorats de théologie et de philosophie. Il est ordonné prêtre le 28/04/1918 et, entre 1917 et 1919, il fonde la « Milice des Chevaliers de l’Immaculée », une œuvre destinée à lutter contre l’anticléricalisme. Il enseigne l’histoire de l’Eglise au séminaire des frères conventuels puis en 1927, il fonde Niepokalanow à 40 kms de Varsovie, la « citée de l’Immaculée », pour propager le culte de la Vierge Marie avec les moyens modernes à sa disposition en particulier par la création d’une revue. Il fait la même chose en 1930 au Japon. De retour en Pologne en 1936, il devient le supérieur du couvent de Niepokalanow où il vécut l’invasion de son pays par Hitler en 1939. La citée de l’Immaculée est alors réquisitionnée par les nazis, mais le Père Kolbe recrée une nouvelle citée de Marie en 1940. S. Maximilien était un défenseur de la Vérité et refusa de se compromettre avec l’occupant. Arrêté par la gestapo le 17/02/1941, il fut transféré à Auschwitz le 28/05/1941. Arrive alors l’épisode le plus connu de sa vie, et c’est son martyre. Il est transféré dans le « bunker de la faim » ayant pris la place d’un sous-officier polonais qui était père de famille et destiné à mourir dans des conditions atroces. Dans ce contexte d’horreur, S. Maximilien soutint ses compagnons d’infortune par la prière et son témoignage de charité. Il n’était pas mort quand ses geôliers vinrent vérifier le bunker. C’est pourquoi il fut exécuté, le 14/08/1941. Il fut canonisé par S. Jean-Paul II le 10/12/1982. La dévotion populaire retient de lui sa grande piété mariale et bien entendu, le sacrifice volontaire de lui-même pour épargner un homme qui avait des chances de s’en sortir afin de soutenir sa famille. On peut dire que ce petit frère de S. François d’Assise est allé jusqu’au bout de la fraternité qui fait le propre du charisme du povorello. Il est allé jusqu’au bout de la relation à l’autre ne mettant à l’œuvre les préceptes de Jésus dans l’évangile de S. Jean choisi pour la messe du jour : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13) Savait-on effectivement si S. Maximilien-Marie aimait cet homme qu’il a remplacé dans le bunker de la mort ? Il n’avait probablement aucun sentiment particulier d’affection pour lui. Mais l’amour est justement autre chose que le sentiment. L’amour est d’abord un acte, celui de donner, se donner pour le bien de l’autre. Et la fraternité universelle vécue par S. François est la mise en œuvre intégrale de l’Amour en tant qu’il vient de Dieu. Aimer comme cela est certainement impossible si la personne n’est pas directement connectée en haut débit à l’Amour de la sainte Trinité. On perçoit alors le lien indéfectible qui existe entre la relation à Dieu et la relation aux autres. Par son martyre, S. Maximilien-Marie Kolbe donne, au sens littéral, le témoignage ultime qu’un chrétien puisse donner. Mais alors comment envisager l’équilibre de la relation à soi quand ce témoignage consiste justement en la perte factuelle de sa propre vie biologique. On peut désirer le martyre, on ne peut jamais désirer perdre la vie car la préservation de sa propre vie est un commandement que Dieu donne à tout être humain au jour de sa conception. Peut-être que le sacrificie ultime de soi ne peut se faire qu’en pleine conscience de ce commandement, avec comme horizon que la réalisation et l’accomplissement du respect de soi passe par le don total de sa personne, non pas dans un oubli, ni par mépris de la vie, au contraire, parce que c’est la Vie divine et l’union à Dieu qui est visé. Mais si on suit cette logique, cela pourrait légitimer le suicide… La tentation a pu exister chez les mystiques, au moins je l’imagine possible. Mais comme notre vie ne nous appartient pas, elle appartient à Dieu, il ne nous revient pas d’en disposer, comme celle d’autrui d’ailleurs. La mort est toujours un mal, même si elle fait partie de la vie. Ainsi le don radical de sa vie est-il justifié quand un autre veut effectivement nous la prendre, en particulier au nom de notre foi, ou quand la charité, le témoignage du plus grand amour est mis en péril, quand la vie du prochain est en péril. La vie de S. Maximilien n’était pas sans valeur, quand on relit son CV on peut bien s’en rendre compte. Et il aurait légitimement pu le mettre en valeur pour justifier une mise en retrait. Mais non, il a estimé l’autre plus important que lui-même au nom de l’amour de Dieu. C’est peut-être pour ces mêmes raisons qu’aujourd’hui, des personnes acceptent de risquer et de perdre leur vie pour la protection de la planète : au nom de l’amour de Dieu pour la création, la maison commune, on peut estimer nécessaire le sacrifice de soi, non dans le mépris de sa propre dignité, mais parce qu’il relève de la dignité de la personne humaine que de donner sa vie pour les conditions d’existence de l’humanité.

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